Délabrés et délaissés, un bon nombre d'établissements scolaires pourraient sembler des infrastructures désaffectées si ce n'est les chamailleries, les cris et les rires des élèves dans les cours. Leur état est déplorable. Etanchéité défectueuse qui permet aux eaux de pluie de s'infiltrer dans les classes, fenêtres brinquebalantes remontant à l'époque coloniale pour un certain nombre d'écoles, vitres cassées, cette situation ne semble pas gêner le moins du monde les responsables du secteur qui n'ignorent pas les conditions affligeantes dans lesquelles est prodigué l'enseignement et que les élèves subissent chaque jour. Les équipements, en plus d'être insuffisants, semblent être récupérés de quelque décharge, tant leur état de dégradation est plus qu'avancé. Des tables tenant difficilement sur leurs pieds alors que les chaises ont rendu l'âme depuis longtemps mais continuant quand même à servir, en un mot des équipements hors d'usage sont laissés sur place au risque de nuire à la santé des élèves dont la position du corps, pendant le cours, est discutable. Pis, les plus malchanceux n'ont pas d'autre choix que de s'asseoir sur le sol, au fond des classes. Les exemples sont nombreux, ils sont même immortalisés et montrés à qui veut les voir pour que l'on s'abstienne de croire que ces images sont sorties de l'imagination de quelque personne farfelue. Si toutes ces lacunes sont plus ou moins supportées par les élèves, l'absence de chauffage dans les classes laisse pantois. Le problème est soulevé chaque année, notamment par les parents d'élèves qui interpellent les autorités concernées, en vain, puisque le froid continue de sévir, ce qui fait courir aux potaches un risque sur leur santé avec les maladies hivernales. Cette année encore, le problème se pose avec la même acuité que les années précédentes, certains parents, las de «quémander» un peu de chaleur pour leurs enfants, en sont arrivés à garder ces derniers au domicile. Cantines et transport relèvent encore du luxe, les enfants et les adolescents, notamment ceux du pays profond, peinent à joindre leur établissement où le fait de suivre les cours est un exploit. R. M.