L'association des parents d'élèves du CEM Hicham Ibn Abdelmalek, implanté à la cité El Hayet, dans la commune de Gué de Constantine, menace de boycotter les cours, après le congé d'hiver, si rien n'est fait entre temps pour régler les problèmes que connaît l'établissement. En effet, les parents estiment, dans un « avertissement » lancé dernièrement au directeur de l'école, que des mesures urgentes doivent être prises par la tutelle, c'est-à-dire la direction de l'éducation d'Alger-Ouest afin d'améliorer la situation de leurs potaches. Dans une déclaration rendue publique samedi dernier, le bureau de l'association a relevé un « état de délabrement très avancé des structures du CEM ». Tout d'abord, les parents d'élèves notent un problème de sureffectif. « Le CEM a une capacité d'accueil de 800 places pédagogiques alors que, en réalité, 1200 élèves y sont inscrits », déclare un parent, membre de l'association. Ainsi, le nombre d'élèves par classe tourne autour de 43-47. Les récentes chutes de pluie et la vague de froid ont été une épreuve des plus dures pour les enfants scolarisés dans cet établissement. « Faute de la réfection de l'étanchéité, des infiltrations d'eau sont constatées dans les classes, obligeant les élèves à s'entasser afin d'éviter qu'il ne pleuve sur eux et leurs cahiers », ajoute-t-on. Les parents vont jusqu'à faire état de risque d'électrocution de leurs enfants. Les concernés croient savoir qu'une étude a été engagée, l'an dernier, pour la remise en état de l'étanchéité. Cette étude n'aurait débouché sur rien de concret puisque, fait-on remarquer, le problème persiste. L'absence de suites ne devrait pas être étrangère au cas des entreprises privées engagées par l'Académie d'Alger, pour des travaux dans les établissements scolaires, et qui attendent d'être payées (lire El Watan du 17 décembre 2006). Cependant, les infiltrations d'eau s'ajoutent à une autre carence : l'absence de chauffage qui rend les classes glaciales surtout, relèvent les parents, quand les vitres sont cassées ou inexistantes. Le mobilier scolaire, selon les déclarations de l'association, fait grandement défaut. Plusieurs carences ont été relevées en ce sens : les portes ne ferment pas ou se ferment très mal, les chaises et les tables sont en nombre insuffisant ou en mauvais état. « Les chefs de classe se sont vus attribués d'autres missions dans ce CEM : dénicher des chaises à leurs camarades. Des écoliers passent un bon quart d'heure de leur cours à la recherche de chaises ou de tables allant d'une classe à une autre. » D'autres structures de l'établissement se trouvent dans le même état de délabrement. « Les sanitaires sont inutilisables. La robinetterie est cassée, d'où le manque d'hygiène. Le laboratoire est dans un état lamentable et le matériel de travaux pratiques manquant. La cour du CEM est dans un mauvais état. » Le constat établi par l'association des parents est plus qu'amer. Mais comment en est-on arrivé là ? « L'association existe légalement depuis 1993, mais son bureau n'a été renouvelé qu'en 2005 », explique un membre. Les représentants des parents, indique-t-on, ont saisi à plusieurs reprises le premier responsable de l'école quant à l'amélioration des conditions de scolarité des élèves. « La direction du CEM n'a pas cessé de transmettre des lettres en se sens à qui de droit, sans résultat », regrette l'association.