Invité, hier, au Forum du quotidien Echaab, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a évoqué plusieurs questions d'actualité qui concernent particulièrement son secteur, en premier lieu l'affaire dite «Sonatrach 2», qui a défrayé la chronique. Après avoir été révélée par des médias italiens relayés par la presse nationale, l'affaire fera réagir la justice algérienne qui s'en emparera. Aussi, la première question qui sera adressé à M. Yousfi portera-t-elle sur l'évolution de l'enquête sur cette affaire de corruption et ses retombées. En réponse, le ministre de l'Energie a promis que son département prendra les mesures nécessaires une fois le travail de la justice terminé et que cette affaire soit confirmée. M. Yousfi a également dit que «des instructions très fermes ont été données aux entreprises pour défendre leurs intérêts et pour poursuivre toute personne susceptible d'avoir agit contrairement aux intérêts de nos entreprises». «Nous combattrons la corruption avec la plus grande détermination. Nous serons inflexibles dans ce domaine là», a-t-il appuyé. La presse italienne avait, pour rappel, révélé cette affaire faisant état de «l'implication de personnalités algériennes dans des faits à caractère pénal et plus précisément de corruption lors de l'exercice de leurs fonctions au sein des institutions de l'Etat», précise un communiqué signé par le procureur général près la Cour d'Alger, Belkacem Zeghmati. Ce dernier avait déclaré récemment qu'une information judiciaire dans le cadre de l'affaire dite Sonatrach 2 avait déjà été ouverte. L'affaire Sonatrach 2 évacuée, le ministre abordera le redémarrage du complexe gazier de Tiguentourine et fera un bilan chiffré du secteur. Sur ce dernier point, le ministre fera savoir que le secteur des hydrocarbures a financé l'économie nationale à hauteur de 800 milliards de dollars depuis sa nationalisation en 1971 et a réalisé plus de 300 découvertes depuis cette date. Trente-et-une (31) découvertes d'hydrocarbures ont été également réalisées en 2012, entre efforts propres de Sonatrach et association avec des partenaires étrangers, ainsi que 20 autres découvertes d'hydrocarbures en 2011, dont 19 par Sonatrach en efforts propres et une en association avec l'Allemand EON, a-t-il annoncé. Ces découvertes totalisent un apport en réserves prouvées et probables de 157 millions de TEP. Toutefois, en dépit de cet effort, le ministre a reconnu que pour compenser le niveau actuel de la production, l'activité d'exploration devrait être renforcée. Dans ce sillage, il a annoncé l'entrée en production du gisement d'El Merk (Illizi) au cours de cette année, lequel s'ajoutera au gisement Menzel Ledjmet Est (LME), opérationnel depuis près d'un mois. Le ministre a insisté, au même titre, sur l'augmentation des capacités de production tout en précisant qu'il s'agira des capacités du secteur et non de celles à l'exportation. Yousfi a tenu aussi à préciser qu'en matière de politique énergétique, l'Algérie évalue les besoins de la demande interne pour une durée de 25 à 30 ans, et en fonction de cette évaluation elle détermine les quantités d'hydrocarbures à exporter. Evoquant les investissements du secteur, le ministre a récusé le blocage du projet de gazoduc algéro-italien Galsi. Pour lui, les travaux de réalisation du gazoduc seront entamés une fois sa rentabilité économique confirmée. «Nous sommes toujours en discussions avec nos partenaires italiens concernant ce projet, et il est vrai que l'Italie traverse une conjoncture économique difficile qui s'est traduite par une baisse de la demande (d'énergie)», soutient Yousfi. Il ajoutera qu'«il n'a jamais été question d'annuler ce projet destiné à acheminer le gaz algérien directement vers l'Italie». Assurant que le gaz algérien pourrait être placé ailleurs, le ministre dira qu'étant donné que «le coût du gazoduc est en hausse», il faudrait se mettre d'accord avec la partie italienne sur sa rentabilité économique. Il y a lieu de rappeler que ce projet a été reporté par Sonatrach pour «des raisons techniques» au 30 mai 2013. Ce gazoduc doit relier Hassi R'mel à El Kala dans sa partie «Onshore» sur une longueur de 640 km. Dans sa partie «Offshore», le projet reliera El Kala à Cagliari en Sardaigne sur une distance de 310 km. S. B.
Le redémarrage du complexe de Tiguentourine se fera en concertation avec BP et Statoil Le redémarrage du complexe gazier de Tiguentourine se fera une fois les travaux de réparation des parties endommagées terminés et en concertation avec les partenaires de Sonatrach (BP et Statoil). C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, lors de son passage au Forum du quotidien Echaab. Une partie du complexe, qui était la cible d'une attaque terroriste le 16 janvier dernier, est actuellement opérationnelle, a ajouté le ministre. Il a estimé dans ce sens que le renforcement des mesures de sécurité touchera toutes les installations énergétiques du pays et ce en collaboration avec les forces de sécurité, et particulièrement les unités de l'Armée nationale populaire (ANP). «Nous avons pris des mesures extrêmement sérieuses (pour renforcer la sécurité des installations). Il y a même des gens qui se sont plaints des fouilles effectuées par les agents de sécurité (à l'entrée des sites)», a-t-il indiqué révélant que les opérations de vérification ont permis de «découvrir des cartes d'accès trafiquées». S. B.