La wilaya de Mila accueillera cette année la troisième édition du Festival national dédié aux Aïssaoua. En l'absence d'une salle de spectacle digne de ce nom, c'est la maison de la culture de la ville qui accueillera la manifestation, prévue du 23 au 27 novembre. Pour cette édition, on prévoit la participation de 14 troupes représentant 13 wilayas, à l'instar de Biskra, Oum El Bouaghi, Annaba, Constantine, Adrar, Mostaganem, et d'autres régions du pays où la confrérie des Aïssaoua est présente ou a laissé des traces de son passage à travers des expressions culturelles, musicales notamment. La nouveauté, cette année, sera la participation de quatre pays arabes, à savoir le Maroc, la Tunisie, la Libye et l'Egypte, qui se joindront aux festivités et viendront enrichir l'éventail musical de la confrérie. Pour le coup d'envoi du festival, les organisateurs ont prévu une imposante hadra qui sera animée par une troupe de la région et deux groupes de Biskra. Quant aux autres participants, ils se succéderont au fur et à mesure du déroulement du festival. La hadra est un rituel collectif au cours duquel les adeptes de la tariqa louent Dieu et son Prophète dans une ambiance rythmée par le bendir. Le déroulement d'une hadra comprend au moins deux temps : le hiz'b, qui est la récitation des louanges, prières et litanies (dikhr). L'orchestre est disposé en demi-cercle. Il y a plusieurs bendirs, une ou deux guesbas (flûte en roseau), deux chœurs qui se font face et répètent en général les mêmes versets. Le texte est formé de versets coraniques, de prières et d'invocations. La musique montera crescendo pour amorcer la seconde phase, jdeb (transe). Pendant le déroulement de la hadra, certains adeptes, grâce à la force de la concentration, exécutent des numéros spectaculaires tels que la marche sur des charbons ardents ou la perforation avec des couteaux ou de grandes aiguilles. En marge des représentations musicales, une exposition consacrée au cheminement de la tariqa aïssaouïa, fondée au XVe siècle par Mohamed Ben Aïssa, surnommé el cheikh el kamel (le maître parfait), sera présentée. Sur le même thème, des conférences seront assurées par d'illustres personnalités du soufisme. Des conférenciers égyptiens sont attendus. Par ailleurs, et dans le but de décentrer la manifestation, plusieurs soirées seront données dans diverses villes de la wilaya où les responsables ont opté pour des activités de proximité. Les festivaliers auront, eux, droit à une randonnée qui leur fera découvrir des lieux plus mythiques, notamment la mosquée Sidi Ghanem, à Mila, et la zaouïa Hamlaouïa de Oued Seguane.