Depuis sa création en 2006, le festival culturel des Aïssaouas n'a cessé de prendre de l'envergure. Confiné dans sa dimension nationale, lors de la première édition, il a acquis, dès l'année 2007, une portée maghrébine, où l'on a assisté à la participation très remarquée de troupes folkloriques Aïssaouas venues de Tunisie et de Libye. Actuellement, les organisateurs ambitionnent même de donner à cette manifestation annuelle une dimension africaine. En effet, des opérations de prospection de troupes folkloriques en Afrique subsaharienne ont bel et bien commencé, à en croire le directeur de la culture de la wilaya, qui précisera que “de nombreuses voies diplomatiques sont mobilisées à cette fin, dans de nombreux pays africains”. Cela autorise, du reste, à penser que la dimension africaine ne dépend plus que du temps. Sur le plan de la substance, le festival culturel des Aïssaouas est un festival thématique ; autrement dit, chaque édition est consacrée à un thème en étroite relation avec la nature de la manifestation. Lequel thème est développé à travers toute une panoplie d'activités artistiques et culturelles (chants religieux, exhibitions et défilés publics, conférences spécialisées et expositions picturales). Pour la troisième édition, qui se tiendra à partir de demain et ce, jusqu'au 27 du mois en cours, le thème retenu est “Le rôle scientifique des zaouïas”. Aussi, un riche programme a été concocté, dans ce sens, par la direction de la culture de Mila, dont les visées, au-delà des activités proprement dites, restent de faire la lumière sur l'apport civilisationnel des zaouïas, fief par excellence du soufisme. Aussi, pour matérialiser cet objectif sur le terrain, le programme en référence prévoit de nombreuses conférences qui seront animées par des universitaires spécialisés, dont trois Algériens et un Egyptien. Parallèlement à cela, dix-huit troupes folkloriques issues de 14 wilayas et une autre d'Egypte sont conviées à contribuer à cette manifestation culturelle et montrer, à travers diverses formes d'expression, le rôle scientifique et éducatif joué par les zaouïas à travers les âges. En outre et dans la même logique, des expositions picturales sont prévues au niveau de la Maison de la culture de la ville, dont l'un retrace la civilisation fatimide depuis sa naissance dans la région au IXe siècle, et ce, jusqu'à sa disparition trois siècles après et l'autre exposition fait “La lumière sur la zaouïa scientifique”, à travers les wilayas du pays. Concernant le côté organisationnel et la prise en charge des participants, tout a été prévu, semble-t-il, pour faire de ce rendez-vous culturel, une réussite dans toutes les acceptions du terme. Dans ce sens, le directeur de la culture, M. Ali Aziez, a précisé, lors d'une conférence de presse, tenue lundi dernier, que de nombreuses structures d'accueil seront mises à la disposition des hôtes de la wilaya. En abordant la question du fonctionnement du festival, le conférencier révélera qu'une enveloppe d'une valeur de 700 millions de centimes a été débloquée par le ministère de tutelle et une autre de 250 millions de centimes sera assurée par la wilaya de Mila. Signalons enfin que de nombreuses activités accessoires, notamment des visites guidées sur les berges du barrage de Beni Haroun et à la vieille ville romaine de Mila, sont également programmées en marge du festival. K. Bouabdellah