Pour peu qu'on prenne en charge notre planète, on pourra vivre mieux, mais surtout sainement. L'autre face de la pièce est payante aussi, car nous vivrons sales. Tout est entre nos mains, mais faut-il attendre l'arrivée des pandémies pour s'y rendre compte et agir ? Inauguré en mai dernier, le centre d'enfouissement technique de Oued Falli ne dispose pas encore d'une zone de tri, qui ne sera livrée que l'année prochaine. Hélas ! Car le temps presse et les décharges se cumulent. Le Centre d'enfouissement technique intercommunal de déchets ménagers (CET) de Oued Falli, situé à la sortie ouest de la ville de Tizi Ouzou a été mis en exploitation depuis le mois de mai dernier. Cependant, seulement un casier d'une durée de 7 ans est exploité en plus du bassin de rétention des lixiviats (les liquides toxiques). Le centre de tri n'est pas encore réalisé. Des engins s'affairent dans le déblaiement du terrain qui devra accueillir l'installation. Les travaux sont au stade de terrassement. Le tri s'effectue à mains gantées et visuellement. Au niveau du poste de contrôle, où l'on vérifie la nature des rejets, les déchets hospitaliers, urbains, industriels et les déchets inertes sont systématiquement refusés, la cause est toute simple : «C'est un centre destiné aux ordures ménagères». Conçu pour employer 30 personnes, le centre opère avec quelques techniciens qui assurent les différentes tâches. «Une convention devait être signée le mois de septembre passé pour le recrutement d'autres employés», nous dira un ingénieur rencontré sur les lieux. Selon un ingénieur, «la zone de tri sera prête dans 6 à 8 mois selon les prévisions du plan du projet. Mais pour l'heure, on reçoit et on n'accepte que les déchets ménagers et assimilés de trois communes Draâ Ben Khedda, Tizi Ouzou et Tirmitine. Le procédé est simple : le camion monte sur un pont-bascule pour effectuer une première pesée avec la charge. Avant qu'il ne décharge, l'identification du chauffeur et du camion sont notifiés et le chargement vérifié, puisque on n'admet pas une certaine catégorie de déchets. Les camions effectueront une deuxième pesée à vide pour qu'on puisse déduire le poids des ordures». La menace de maladie omniprésente Par ailleurs, les responsables auront à gérer un autre problème : organisation de la récupération des déchets recyclables (plastique, fer, verre, carton…). A ce niveau, Tizi Ouzou ne dispose d'aucune unité de récupération, de recyclage et de valorisation des déchets. L'administration compte promouvoir ce créneau, en encourageant la création de micro-entreprises dans le cadre des dispositifs ENSJ-Cnac-ANJM. À noter que les trois communes concernées rejettent 150 tonnes par jour, soit 45 000 tonnes par an, pour une population de 198 600 habitants. Les camions des services de la voirie des localités de Draâ Ben Khedda, Tirmitine et Tizi Ouzou effectuent en moyenne 39 rotations par jour et déchargent en une seule journée environ 94 000 kg. Du côté des services de ramassage, on se plaint du manque d'espace où l'on puisse se débarrasser des déchets non admis au CET. «On ne sait plus où jeter les déchets comme les déblais, cadavres d'animaux, déchets d'abattoir, déchets contaminés provenant des hôpitaux… depuis que l'ancienne décharge a été retenue pour le projet du stade de 50 000 places», déplore un responsable de la voirie de Tizi Ouzou. Selon, un éboueur, «on n'a pas le choix, parfois, on ne ramasse pas les gravats et on ne prend que les déchets ménagers et assimilés. Le pire ce sont les restes des boucheries ; on les jette là où ils sont moins exposés aux yeux, car des chiens et chats errants rodent dans les parages et peuvent être porteurs de plusieurs maladies. On attend un espace adéquat pour ce genre de déchets», regrette-t-il. Ainsi, les pouvoirs publics devraient redynamiser la police de l'environnement et la prospection des sites potentiels pour recevoir les déchets issus du secteur de bâtiment. Le phénomène des déchets du bâtiment persiste, et la cause est aussi simple que les autres «aucun endroit pouvant contenir ces dizaines de tonnes de béton n'est réservé», a expliqué un responsable local. Que faire ? La question reste posée et est loin d'être élucidée, entretemps la montée et la prolifération de maladie s'accentuent. Le centre sera d'un grand apport à la ville de Tizi Ouzou, ses environs, notamment pour une population qui l'attend depuis des années.