La préservation et la protection des établissements scolaires contre toute utilisation à des fins politiques et partisanes et des déviances de leurs missions naturelles d'éducation est au centre du dernier texte présenté, hier, par le ministre de l'Education nationale au cercle militaire de Béni Messous. Lors de cette rencontre, M. Benbouzid a donné les grandes lignes de la première loi qui régira le système éducatif algérien. Ce dispositif législatif, composé de 55 textes dont 19 décrets exécutifs, 37 projets d'arrêtés ministériels et 1 projet d'arrêté interministériel, est destiné à clarifier et codifier la mise en œuvre des 106 articles que compte la loi. “Cette batterie de textes réglementaires, élaborés par les services du ministère de l'Education nationale, et qui sont présentés à ses partenaires socioprofessionnels pour enrichissement, apportent des nouveautés sur plusieurs registres”, a déclaré M. Boubekeur Benbouzid. Les associations des parents d'élèves doivent, elles aussi, à la lumière de ce nouveau texte, avoir un rôle plus actif à l'intérieur des établissements scolaires. Aussi et parmi les nouveautés proposées, il y a la protection de tous les acteurs de l'éducation désormais garantie par la loi. Qu'ils soient chefs d'établissement, enseignants ou gestionnaires, leurs droits et devoirs réglementairement seront fixés. C'est dans ce cadre que sera élaborée une charte de l'étique et de la déontologie. Les élèves ne sont pas en reste puisque l'interdiction du châtiment corporel et de toutes formes de violence sera codifiée à travers des textes d'application. De même, le cursus scolaire de 9 ans (primaire plus collège) sera réglementé comme période obligatoire de scolarité de l'enfant. En outre, ces textes consacreront les parents d'élèves comme partenaires à part entière dans la vie scolaire. Autre sujet de préoccupation qui sera en charge dans le cadre de ces projets : la carte scolaire qui, en étant intégrée dans la politique générale de l'habitat et de l'aménagement du territoire, permettra notamment d'éradiquer la double vacation, d'homogénéiser les paramètres de scolarisation intra et extra-wilayas et de fixer le degré de responsabilité de chaque instance impliquée dans la mise en œuvre de la carte scolaire. Ces projets prévoient, en outre, l'introduction de l'enseignement de la langue amazigh, en tant qu'élément indivisible des composantes de l'identité nationale. À ce propos, M. Benbouzid a déclaré : “Ce n'est pas au premier venu de prétendre enseigner la langue amazigh. Il faut être un diplômé de la matière pour pouvoir l'enseigner correctement.” Par ailleurs, l'enseignement sportif se fera de manière obligatoire pour ce qui est du primaire au secondaire. Ces projets prévoient également la création d'un conseil national des programmes pédagogiques, instance scientifique et pédagogique autonome, chargée de la conception et de l'élaboration des programmes. “J'appelle tous les syndicats à participer activement à ces deux jours de travaux. Tout le monde doit nous donner son point de vue et ses idées sur le sujet. Ceci nous permettra d'avoir des textes consensuels et pas seulement par le gouvernement. Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il faut toujours mettre l'enfant au centre des priorités”, insiste M. Benbouzid pour clore son plaidoyer. DJAZIA SAFTA