Grève dans le secondaire, débrayage des adjoints de l'éducation et de nouvelles protestations sont annoncées pour les prochains jours… mais le ministère de l'Education ne bronche pas. Le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, ne semble pas inquiété par ces grèves itératives. « Les enseignants ont compris une chose : c'est qu'ils ne sont plus là pour aller avec ceux qui veulent régler des problèmes entre syndicats et chercher des solutions pour aller vers un leadership », a déclaré le ministre en marge de la conférence nationale sur la loi d'orientation de l'éducation et sur le dispositif des textes d'application, organisée hier à Alger. « La presse est en train de donner une dimension à quelque chose qui n'existe pas », affirme le ministre, estimant que le taux de suivi de la dernière grève organisée par la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique n'a pas dépassé 2% dans le secteur de l'éducation. Les ponctions sur salaires représentent l'instrument de mesure qui a permis au ministre de jauger l'importance de ce débrayage. « J'ai vu que le nombre de personnes ayant participé à cette grève et qui sont concernées par les ponctions sur salaires ne dépasse les 2%. Cela veut dire qu'il n'y a que 2% des enseignants qui ont suivi la grève », dit-il. Revenant sur la contestation des adjoints de l'éducation, dont la grève de quatre jours a pris fin hier, M. Benbouzid estime également que leur problème est résolu. Comment ? « C'est dans le cadre du nouveau statut », assure-t-il. Les adjoints de l'éducation, ajoute-t-il, n'ont pas compris ce statut qui leur offre plus de possibilités et permet aux anciens cadres de monter dans l'échelle. « C'est pour cela que je ne comprends pas pourquoi les adjoints de l'éducation sont mécontents. Ce qui reste à faire, c'est d'essayer de leur expliquer le nouveau texte parce que nous pensons que nous communiquons peu et parfois mal », enchaîne-t-il. Le régime indemnitaire : il faut attendre S'agissant des promotions demandées par les adjoints de l'éducation, le premier responsable de la tutelle répond clairement : « La promotion dans le corps est assurée de deux manières : soit par la formation, soit par l'ancienneté », tout en mettant l'accent sur la formation de 80 000 adjoints de l'éducation. Evoquant la principale revendication des syndicats, en l'occurrence l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire, M. Benbouzid estime que cela n'est pas possible sans l'adoption des statuts de tous les secteurs. « Le décret présidentiel est clair : il stipule que les discutions sur le régime indemnitaire ne seront ouvertes qu'après adoption de tous les statuts. Nous n'allons pas faire cavalier seul », ajoute-t-il. La loi d'orientation sur l'éducation nationale constitue, selon lui, « une véritable charte pour le secteur ». Composée de 17 projets de décrets exécutifs, 37 projets d'arrêtés ministériels et d'un projet d'arrêté interministériel, cette loi, atteste-t-il, consacre le rôle de l'école en tant qu'élément fondamental du processus de développement et de l'unité de la nation. « Elle préservera aussi les établissements scolaires contre leur utilisation à des fins politiques et partisanes, elle interdira les châtiments corporels et obligera les parents à scolariser leurs enfants », ajoute-t-il.