Le doute sur la mort ou non des deux chefs terroristes Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar continue d'alimenter l'actualité. Car même si le président tchadien, Idriss Deby, et son armée ont annoncé que les deux chefs terroristes ont été abattus, les corps n'ont pas été récupérés pour l'identification. D'ailleurs pour la France, la mort d'Abdelhamid Abou Zeïd est juste «probable» selon le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, qui a ajouté «nous ne pouvons avoir de certitude pour l'instant, parce que nous n'avons pas récupéré le corps». Concernant Mokhtar Belmokhtar, également donné pour mort par les Tchadiens, il a répondu : «Je suis d'une extrême prudence.» Sous couvert de l'anonymat, un des éléments d'Aqmi a lui aussi déclaré hier qu'Abou Zeïd était bien mort, mais il a démenti le décès de Mokhtar Belmokhtar, selon l'agence mauritanienne d'informations en ligne Sahara Médias. Abou Zeïd a été tué «par un bombardement aérien français dans les montagnes» des Ifoghas au nord-est du Mali «et non par les Tchadiens» qui étaient «à plus de 80 km» lors du bombardement, affirme cette source. Le terroriste a, en revanche, démenti la mort de Mokhtar Belmokhtar, «pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao dans le nord du Mali où il mène les combats contre l'ennemi». «Il est bien vivant, il n'a pas été tué par les Tchadiens», a-t-il ajouté. Selon lui, Mokhtar Belmokhtar va publier «une déclaration dans un proche avenir pour démentir les allégations mensongères du président tchadien renégat». Daho Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur, a refusé, pour sa part, de confirmer ou d'infirmer la mort des deux chefs terroristes, estimant que c'était à la France et au Mali de fournir ces informations. «Ni le président français François Hollande, ni le Mali n'ont confirmé la mort de Belmokhtar et d'Abou Zeïd. Pourquoi voulez-vous que le ministre de l'Intérieur algéirne le fasse?», a-t-il déclaré hier à la presse, en marge de l'ouverture de la session de printemps du Parlement. «J'espère qu'ils sont morts», a-t-il ajouté, en précisant que l'Algérie n'avait pas été informée «par aucun pays» de l'éventuel décès des deux chefs terroristes. Il est certes vrai que la mort de ces deux chefs terroristes serait un coup dur pour les groupes armés au Sahel et Al Qaïda, mais il faut rappeler que cette organisation terroriste a déjà perdu de nombreux chefs sans pour autant disparaître. Elle réussit à chaque fois à ressusciter et à se renforcer. La raison est que les facteurs ayant favorisé l'émergence du terrorisme extrémiste et violent sont toujours là. D'ailleurs même les déclarations de l'amiral Edouard Guillaud confirment la force de cette organisation. Il a déclaré qu'une «organisation industrielle du terrorisme» avait été découverte au nord-est du Mali et que les «terroristes fanatisés (sont) entraînés depuis des mois et même des années». Sur le terrain, «nous découvrons littéralement une organisation industrielle du terrorisme avec plus d'une cinquantaine de caches dans des maisons, des hangars ou des grottes… Plus d'une dizaine d'ateliers de fabrication, y compris de bombes», a-t-il ajouté. En fait, l'affaiblissement des groupes armés au Nord-Mali va permettre, certes, de recouvrir les territoires mais est loin de constituer le dénouement de la crise malienne qui n'est pas, rappelons-le, uniquement sécuritaire. H. Y.
Mort d'Abou Zeid et Belmokhtar : Alger ne confirme pas Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, n'a pas confirmé la mort des deux chefs terroristes : Abou Zeïd et Belmokhtar, comme annoncé par les forces tchadiennes. En marge de l'ouverture de la session parlementaire de printemps, M. Ould Kablia a indiqué que l'Algérie n'avait été informée «par aucun pays», en faisant allusion aux pays engagés sur le terrain au Mali. «Ni le président français, François Hollande, ni le Mali n'ont confirmé la mort de Belmokhtar et d'Abou Zeïd. Pourquoi voulez-vous que le ministre de l'Intérieur de l'Algérie le fasse ?», avait déclaré auparavant M. Ould Kablia. «J'espère qu'ils sont morts», a-t-il affirmé en outre. A. R.