Photo : M. Hacène Par Samira Imadalou Le processus de revalorisation des unités des Eriad qui ont échappé à la privatisation commence à donner des résultats. La relance de ces entreprises, à travers les opérations d'assainissement pour l'intégration des Eriad en tant qu'acteurs dans le développement de la production céréalière nationale, est inscrite faut-il le noter dans la feuille de route du département de Rachid Benaïssa pour le quinquennat 2010-2014. L'un des exemples de l'application de cette feuille de route est le partenariat public-privé qui vient d'être conclu pour le complexe agro-alimentaire Eriad de Corso, dans la wilaya de Boumerdès. Ce complexe reprendra ses activités en juillet prochain après avoir connu un arrêt de dix ans, suite au séisme de Boumerdès en 2003. L'usine a été reprise à 60% par le groupe privé Amor Benamor, qui compte investir 100 millions d'euros sur une période de cinq années pour réhabiliter ce complexe, qui a été très endommagé par le séisme de 2003. Cet investissement comprend la mise en place de trois boulangeries industrielles pour la fabrication de 460 000 baguettes/jour, de deux nouveaux moulins, d'une unité de pâtes et d'une biscuiterie. En termes d'emploi, ce premier partenariat du genre permettra la création de quelque 700 emplois directs au bout d'une année, et pratiquement le double en emplois indirects, selon la même source. C'est ce qu'a annoncé jeudi dernier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le P-dg du groupe, Laid Benamor, qui mise beaucoup sur ce partenariat. «Le partenariat public/privé permet de créer de la valeur à l'économie nationale, de la richesse au partenaire, de l'emploi, développe la compétence, permet la substitution à l'importation, tout en maintenant un niveau de qualité conforme aux normes internationales», a-t-il déclaré. Pour M. Benamor, cette coopération avec le secteur public ne pourra que donner «de la force, de l'énergie et de la dynamique». «Si on doit aborder l'industrie agro-alimentaire, nous devons la lier avec le monde agricole. Un benchmark avec des expériences étrangères réussies, permettra de constater que le secret se situe essentiellement dans une agriculture forte et structurée. Et à ce niveau, le rôle déterminant d'un soutien de l'Etat est incontestable. Et je dois dire que les politiques publiques vont dans ce sens», a-t-il encore déclaré, plaidant pour l'amélioration des relations entre les agriculteurs et les transformateurs. Mais aussi pour la formation et la mécanisation, éléments essentiels pour développer une agriculture performante. «La clé de voûte d'une agriculture performante se trouve dans un dispositif de formation performant, qui s'appuierait sur de grands instituts, des écoles-fermes, des fermes expérimentales qui serviraient de point de rencontre et d'échange de savoir et d'expérience entre les agriculteurs de différentes régions et de pays», a-t-il précisé En effet, le groupe Benamor depuis sa création a toujours favorisé le partenariat direct avec les hommes de la terre et l'introduction des nouvelles techniques de production. Laid Benamor, également président du Conseil interprofessionnel des céréales (CIC), estime par ailleurs que l'augmentation des rendements céréaliers n'est pas difficile à réaliser. Citant les expériences réussies en Europe, notamment en France où la production est en moyenne de 49 quintaux/hectare de blé dur et 70 q/ha de blé tendre en moyenne (entre 17 et 30 quintaux/hectare en Algérie), le premier responsable du CIC a relevé la nécessité d'aller justement vers des partenariats avec ces pays pour atteindre les objectifs tracés et diminuer la dépendance vis-à-vis des importations. «Il serait judicieux de nouer des partenariats avec les pays qui ont une expérience dans le domaine», a-t-il recommandé avant d'afficher son optimisme. «Nous pourrions atteindre l'autosuffisance avec beaucoup d'aisance».