Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Le rythme infernal des incendies criminels et autres qui ont ravagé par centaines d'hectares ces dernières années, durant la saison d'été, les forêts et les arbres fruitiers de Kabylie, notamment l'olivier, placent au premier plan les unités de la Protection civile dans le plan de lutte contre ces sinistres qui menacent la population, les oliveraies ainsi que l'équilibre de la faune et la flore, leurs habitats et la biodiversité locale. Des milliers d'arbres fruitiers sont emportés par les feux qui parcourent chaque été les localités de la région connue pour la densité et la prédominance de ses forêts et maquis alors que beaucoup d'habitants cultivent toujours les arbres fruitiers et autres d'élevages divers et activités agropastorales pour subvenir à leurs besoins rudimentaires dans un environnement socioéconomique marqué surtout par le sous développement en raison du manque d'initiatives de la part des institutions et services de l'Etat. C'est à ce titre que la région a plus que jamais besoin de l'implication soutenue et massive des éléments de la Protection civile qui ont un capital sympathie important auprès de la population. Ainsi, pour ce qui est de renforcer la présence de ce corps à travers la wilaya de Tizi Ouzou, au titre du quinquennat 2010-2014, douze nouvelles unités de la Protection civile sont actuellement en cours de réalisation à travers la wilaya, avait indiqué la semaine dernière le directeur local de ce corps. «Dix unités d'intervention, une unité centrale et un centre avancé de la Protection civile sont actuellement en chantier à travers la wilaya, pour une enveloppe globale de plus de 936 millions de dinars», a affirmé à la presse le responsable qui prévoit la réception de la totalité de ces projets «avant la fin de l'année 2014». A la réception de ces structures, le taux de couverture de la wilaya de Tizi Ouzou sera de 86 %, ajoute-t-on de même source qui informe que faute de disponibilité d'assiettes foncières adéquates, des localités de la wilaya vont être dotées de petites unités de proximité. Les localités concernées par ces nouvelles structures sont Makouda, Tizi Ghennif, Azeffoune, Iferhounene, Mekla, Ait Douala, Ouaguenoune, Boghni, Bouzeguène, la nouvelle zone urbaine d'Oued-Fali (commune de Tizi Ouzou), pour les unités secondaires d'intervention, et le chef- lieu de wilaya de Tizi Ouzou et le village Redjaouna pour ce qui est de l'unité centrale et du centre avancé. Toujours dans le cadre du programme quinquennal du secteur qui dispose d'une enveloppe budgétaire estimée à 132 milliards de centimes, la Protection civile à Tizi Ouzou annonce la réhabilitation de certaines de ses structures et le renouvellement des équipements alors qu'un matériel spécifique à la lutte contre les inondations a été déjà réceptionné par ses services au courant de ces derniers mois. S'agissant de la formation de secouristes parmi la population «afin de prolonger la chaîne d'intervention», les responsables de la Protection civile à Tizi Ouzou ont annoncé, à l'occasion de la dernière Journée internationale de ce corps, que pas moins de 1 019 secouristes dont 334 femmes ont déjà été formés à travers les localités de la wilaya, selon le nouveau chef de la Protection civile, le colonel Mohammedi. Dans ce sens, on rappelle que la même Direction avait prévu, novembre dernier, une formation en premiers soins de quatre sessions de 21 jours chacune par ses propres cadres au bénéfice de 1 150 secouristes et ce dans le cadre des formations dites de masse destinées au grand public, notamment les étudiants et les fonctionnaires aux fins de venir en aide aux personnes en difficultées dans le milieu du travail ou à l'extérieur (noyades, accidents de la circulation, accidents domestiques, catastrophes naturelles…). D'autre part, à la même occasion, des responsables de wilaya ont déploré le retard constaté dans la réalisation de projets d'infrastructures de la Protection civile, des projets qui datent de 2008 et 2009 ; avec l'espoir de les voir se réaliser dans les meilleurs délais. L'été qui approche servira de test de valorisation et de capitalisation de l'aura des sapeurs pompiers auprès de la population de Kabylie exaspérée par les incendies criminels devenus cycliques depuis des années.