Enlèvements d'enfants, crimes crapuleux, corruption, des fléaux qui se répandent comme ils ne l'ont jamais été, à l'ombre d'une inertie insoutenable. Notre société est atteinte de folie, elle qui semblait être bâtie sur des valeurs que des générations ont perpétuées. Personne n'est à l'abri de ces monstruosités qui mettent les populations en émoi et révèlent au grand jour des comportements abjects nourris par l'incurie des hommes. A la peur succède la colère, celle suscitée par tant d'indigence face à ce qui est devenu une caractéristique de ceux qui se sont placés au dessus de la loi et qui ne s'en cachent pas. Il est permis d'enlever des gamins, de les assassiner et de les mutiler, de kidnapper des citoyens à un rythme surprenant, de puiser des deniers publics avec une aisance que l'on ne s'accorderait même pas avec son propre budget. La situation est ahurissante, elle suscite des interrogations chez le plus simple des citoyens. Comment en est-on arrivé là ? L'échelle des valeurs est inversée, on pourrait reconnaître désormais les individus à leur poids en crimes et en corruption. On tuerait père et mère pour atteindre la félicité de la puissance et de l'argent. Etions-nous ainsi faits ? Certainement pas. La cupidité ne cesse de faire des émules, le crime semble être l'échelle qui fait atteindre la valeur que l'on veut avoir, celle de l'argent évidemment. Les assassinats d'enfants sont restés à ce jour sans explication, on ignore si le mobile est lié à l'argent puisque les enquêtes sont «ficelées» et rangées soigneusement. Mais il est clair que la perte des valeurs a abouti à une société inconséquente, sans les fondements qui la caractérisaient. Il est clair que l'impunité a abouti à ce résultat. On peut tout faire sans être inquiété, c'est le message délivré par tous ces monstres qui tuent et qui sucent le sang de leurs concitoyens, qui tentent de les mettre à genoux par la peur. Cette déliquescence qui règne a ouvert le chemin à toutes les dérives qui ne semblent pas près de s'arrêter. Les médias se font chaque jour l'écho de scandales financiers, d'enlèvements d'enfants et d'assassinats, les échos qui nous parvenaient de l'extérieur de nos frontières à propos de rapts de gamins et de malversations sont devenus une réalité dans notre pays. L'Etat doit faire preuve d'autorité pour que les enfants n'aient plus peur de sortir, pour que le chemin menant vers l'école ne soit pas un coupe-gorge, pour mettre fin à la corruption et à la dilapidation des deniers publics. En plaçant la loi au dessus de tous et en usant de Seïf el Hadjadj envers les assassins d'enfants et envers les violeurs de la République. R. M.