Aujourd'hui, la réussite d'une nation dans le sport de haut niveau dépend fortement des montants investis pour garantir la détection et la formation des jeunes talents. Les performances décevantes des jeunes catégories dans presque toutes les disciplines, ainsi que l'absence de résultats de nos équipes nationales jeunes ont suscité énormément de réactions. L'absence d'une planification sur le long terme, le manque de formation, et le recours aux expatriés, a entravé le développement d'un sport de haut niveau. Passionnés de ballon rond, l'immense majorité des jeunes du pays devaient souvent se contenter de jouer sur des terrains vagues. Les grands clubs ne se soucient plus de la formation, ils préfèrent voir chez le voisin d'à côté pour un prix très réduit et dérisoire. Il est donc impossible de se mesurer aux clubs étrangers, ou aux nations africaines, de football pour progresser. Depuis la victoire lors de la CAN-1990, assimilée par certains observateurs à un heureux concours de circonstances, l'Algérie n'a pu reconquérir l''Afrique. Elle ne dispose plus d'une équipe de football digne de ce nom. La faute à l'absence criante d'une politique de détection et de formation des jeunes footballeurs. Pourtant, le pays regorge de talents, mais on doit aller les chercher là où ils se trouvent, les encadrer et les orienter. Ainsi, de nombreuses voix se sont élevées pour rappeler le manque de détection de talent, l'absence d'une politique de formation et de soutien financier dont doivent jouir les jeunes athlètes talentueux en Algérie et l'absence d'un véritable concept de sport études coordonné sur le plan fédéral. Pour fréquenter une école offrant un programme de sport études performant, adapté à son sport et à son âge, un jeune talent devra souvent se rendre dans une wilaya autre que celle où il réside. Or, les grandes wilayas imposant généralement des frais de scolarité importants aux étudiants originaires de l'intérieur du pays. Les communes et les wilayas d'origine ne sont pas toujours disposées à financer la formation de leurs jeunes sportifs partis étudier dans une autre localité. Bien souvent, les familles des jeunes athlètes doivent donc prendre à leur charge tout ou partie de ces frais d'études, auxquels s'ajoutent des dépenses onéreuses en logement, déplacement et matériel notamment. Pas étonnant dans ce cas que bon nombre d'athlètes prometteurs finissent par renoncer au sport de compétition qui semble, en Algérie pour le moins, demeurer accessible uniquement aux personnes issues de familles possédant un fort revenu, ou encore ceux qui sont bien épaulés. Compte tenu de la manière dont le sport est organisé en Algérie, il nous semble fort difficile de parvenir dans un délai raisonnable à régler la question complexe de la péréquation des frais de scolarité à l'échelon national. Dans ce contexte, il nous semble que la manière la plus efficace de permettre à chaque jeune talent de suivre une formation adaptée à ses besoins demeure l'attribution de bourses d'études. Actuellement, le COA en partenariat avec le MJS, délivre des soutiens financiers, appelés «bourse d'études», aux athlètes les plus prometteurs. Même si cet effort est à saluer, cette aide n'en demeure pas moins nettement insuffisante en rapport avec les coûts réels, qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers de dinars par année, auxquels doivent faire face certains jeunes talents pour se former tant dans leur discipline que sur le plan scolaire. A. B.