Le sport féminin n'est pas aussi populaire que son homologue masculin dans presque toutes les disciplines. Supposé comme moins rapide ou moins spectaculaire, il est encore victime d'une forme de discrimination. Malgré des performances qui n'ont rien à envier à celles des hommes, les sportives souffrent du mépris des dirigeants et d'un déficit médiatique en Algérie. Comment faire pour améliorer ça ? Quelles actions doivent être entreprises pour promouvoir le sport féminin ? Pourtant, le sport féminin, toutes disciplines confondues, est méprisé en Algérie. Ce mépris se concrétise par une insuffisance préoccupante de moyens, une faiblesse de l'engagement des investisseurs, des entreprises et une médiatisation très déséquilibrée en faveur du sport masculin. L'origine de ce paradoxe est évidemment culturelle et de nombreux observateurs y voient l'expression d'une discrimination entre sexes encore très vivace. Le sport féminin se meurt, les amoureux du beau geste gracieux, le public sportif s'est désolé du fait que les jeunes filles qui s'adonnent de nos jours à ces disciplines n'y manifestent plus d'engouement. La volonté, l'engagement et la détermination qui caractérisaient le sport pratiqué par les femmes ont laissé place à la désinvolture. Les jeunes filles ont du mal à trouver la sécurité, les encouragements, les moyens nécessaires ou les lieux adéquats pour la pratique sportive. Les réformes sportives doivent aussi passer par le sport scolaire et universitaire qui serait un levier pour le développement du sport en Algérie, puisque rien ne marche au niveau des hommes. La conséquence est un développement très insuffisant du sport féminin dans les petites villes. Les remarquables résultats de l'équipe d'Ouzellaguen, de l'équipe de Relizane de football sont une opportunité pour que les clubs s'engagent pour la cause du sport féminin chez les petites catégories. La légitimité, la crédibilité et la notoriété lui donnent une responsabilité, désormais assumée avec détermination. Le développement de la pratique sportive féminine est incontestable depuis quelques années. Mais des difficultés persistent, particulièrement pour les adolescentes dans les quartiers urbains ou dans des espaces éloignés des équipements. Les dirigeants des communes dont sont issues la plupart des filles championnes mondiales scolaires, qui défendent un sport plus accessible à tous comme vecteur d'intégration et de développement, lancent un appel au MJS pour des projets de développement de la pratique sportive féminine, élaborés et réalisés en étroite collaboration avec eux et les écoles. Un soutien financier et technique grâce aux conseils des éducateurs sportifs doit accompagner ces projets nouveaux pour les filles. Mais aujourd'hui, au-delà des résultats sportifs, le sport féminin n'a pas la même place dans les instances dirigeantes : elles sont 0% à présider des fédérations sportives nationales, 1% dans les instances internationales. Pourquoi? Parce que tout simplement le pouvoir reste encore un domaine soumis aux hommes. L'évolution va être très longue, car nos sociétés attribuent encore les honneurs et le dévouement aux hommes. Mais c'est dû aussi au fait que la femme reste toujours le sexe faible. Le comble est dans le mépris des responsables du sport algérien qui suivent les instructions servies à tout-vent. Au chapitre des mépris, le dernier en date est l'exclusion de la liste officielle pour la représentation féminine au sein du bureau exécutif du COA, sans aucune forme d'élégance. Des postes restent à pourvoir dont celui du sport féminin, pour lequel deux candidates n'ont pu être départagées lors de l'élection de samedi dernier. Il s'agit, comme on le sait, de Hassiba Boulmerka et de Nouria Benida Merrah. Le choix entre ces deux athlètes médaillées d'or olympique était difficile à faire, puisqu'il semblerait que le nouveau président du COA a saisi le CIO au sujet de cette affaire. Mustapha Berraf aurait obtenu de l'instance internationale un accord verbal pour qu'une assemblée générale soit convoquée le plus tôt possible afin de voter un amendement aux statuts de manière à porter à deux le nombre de représentantes du sport féminin dans le Comité exécutif du COA. Cette assemblée générale, qualifiée d'extraordinaire, pourrait avoir lieu le 15 du mois d'avril. De ce fait, Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah pourront toutes les deux intégrer le Comité exécutif du COA. Quoi de mieux ? A. B.