Le président de la Société algérienne de maladies cardiovasculaires, le professeur Manseur Brouri, a souligné la nécessité de la sensibilisation aux facteurs de risque pour prévenir les maladies chroniques. Le chef de service médecine interne de l'hôpital de Birtraria à Alger, a appelé les pouvoirs publics à mettre en place un programme intégrateur pour la prévention des maladies chroniques, non transmissibles mais qui représentent un danger du fait de leurs complications marquées par une morbimortalité importante, leur coût socio-économique lourd et leur taux de prévalence. Parmi les facteurs de risque qu'il faut combattre, le spécialiste a cité le tabac, l'alcool, la consommation excessive de sel, de sucres et de gras, l'obésité et la pollution. A titre de prévention de la HTA, le spécialiste préconise l'exercice d'une activité physique et une alimentation saine et équilibrée. Les pays développés qui sont parvenus à maîtriser les facteurs de risque de ces affections qui constituaient une charge pour la santé publique, ont pu réduire sensiblement la prévalence des maladies chroniques, notamment les cardiopathies. Il a souligné dans le même contexte la nécessité de renforcer la prévention notamment auprès des catégories à risque notamment les personnes âgées. Il s'agit selon lui d'identifier les besoins en matière de formation et relancer les commissions nationales et d'impliquer l'ensemble des acteurs dans le cadre d'une stratégie multisectorielle. Il a mis en avant le rôle des unités de dépistage et de suivi scolaire dans l'éducation sanitaire partant du principe que les jeunes peuvent corriger certains comportements de leurs parents. La prévention passe également, selon lui, par le développement de programmes spécifiques dans l'organisation des soins et le dépistage ciblé de certaines maladies comme la HTA, le diabète, l'obésité, et certains types de cancers. Mesure de la tension artérielle: des établissements de santé qui ne se conforment pas aux normes. De son côté, le Dr Fethi Benachenhou, praticien dans une structure de santé de proximité a estimé que de nombreux médecins ne se conformaient pas aux normes en vigueur pour la mesure de la tension artérielle des patients. Il a expliqué que de nombreux médecins mesuraient la tension artérielle de malades au milieu du vacarme au risque de dégager des indicateurs erronés. Il a déploré en outre que des praticiens auscultent très brièvement leurs patients. L'examen médical ne dure que sept minutes alors que l'Organisation mondiale de la santé recommande de consacrer 15 minutes au moins à chaque malade, a-t-il argué. Concernant l'autonomie des établissements de santé de proximité par rapport aux hôpitaux universitaires, il a estimé que cette démarche ne servait pas la santé publique dans certains cas expliquant que dans bon nombre de structures l'aspect administratif l'emportait sur la vocation médicale. Le rôle de certains médecins est réduit à la prescription d'une ordonnance, a-t-il encore déploré mettant en avant la contribution des unités de dépistage et de suivi médical scolaire à la prévention et à l'éducation sanitaire. APS