Par Karima Mokrani A moins d'un mois de la fin de l'année scolaire, des syndicats autonomes de l'éducation nationale reprennent le chemin de la protestation et paralysent des établissements du secondaire, du moyen et du primaire. Le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) a reconduit son mouvement de grève de trois jours, observé la semaine dernière dans 23 wilayas du Sud. Il évoque des revendications propres aux wilayas du Sud et celles des Hauts-Plateaux. La nouvelle action protestataire a débuté hier et se poursuivra jusqu'à demain, mercredi. Soit, le même jour où deux autres syndicats autonomes du secteur, en l'occurrence l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) et le CLA (Conseil des lycées d'Alger) comptent observer une autre journée de protestation, au niveau national. Les deux syndicats s'élèvent contre le traitement «injuste» réservé aux travailleurs des corps communs mais aussi aux enseignants dits «en voie de disparition». L'Unpef et le CLA se plaignent de la persistance des disparités entre les différents corps du secteur et de nombreuses irrégularités dans ce qu'ils appellent le statut «de la honte». Hier encore, une autre grève a été observée par un autre syndicat: le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). Une grève de deux jours (hier et aujourd'hui) au niveau national. Le syndicat évoque trois dossiers: logements, primes du sud et celles de zone et médecine du travail. Très peu convaincants comme arguments pour relancer le mouvement dans une conjoncture pareille. D'autant que ce même syndicat n'adhère pas au mouvement protestataire observé dans les wilayas du Sud pour justement ce problème des primes du Sud. Pour précision, au moins six syndicats sont dans ce mouvement des 23 wilayas du sud: Snapest, Unpef, Cnes (Conseil national des enseignants du secondaire), SAP (Syndicat algérien des paramédicaux), Snpsp (Syndicat national des praticiens de la santé publique) et Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique). Contacté par téléphone, Nouar Larbi, le président du Cnapest affirme que le taux de suivi de la grève est estimé à 85%. Il serait de près de 50% à Alger. Ce qui est vraiment difficile à croire du fait justement que les cours ont eu lieu normalement dans un grand nombre d'établissement de la capitale, particulièrement ceux du centre, acquis à d'autres syndicats. «Nous sommes plus présents dans les localités de Kouba, Hussein Dey, Ben Aknoun, Dar El Beida, Chéraga, Aïn Beniane…mais très au centre que nous partageons avec d'autres syndicats», confie le représentant du Cnapest. Pas facile de confirmer ces dires sur le terrain. A chaque syndicat, ses chiffres, ses arguments et sa manière de faire. Côté ministère de tutelle, c'est le silence total. Aucune réaction à ces mouvements de protestation à répétition qui perturbent sérieusement la scolarité des enfants. Le Cnapest en grève hier et aujourd'hui, l'Unpef et le CLA demain. C'est le flou total. K. M.