Le département d'Etat américain a indiqué dans son nouveau rapport mondial sur les droits de l'homme que des progrès avaient été réalisés en Algérie dans les domaines de la liberté de la presse et de l'émancipation politique des femmes mais a relevé, toutefois, des insuffisances dans le secteur de la justice notamment pour les détentions préventives prolongées. Dans son rapport publié vendredi dans lequel il a fait une évaluation de la situation des droits de l'homme dans l'ensemble des pays à travers le monde, le département d'Etat a abordé notamment les libertés civiles, les droits politiques, la lutte contre la corruption, les droits des femmes et les droits des travailleurs. Dans la partie consacrée à l'Algérie, le rapport souligne qu'en ce qui concerne la liberté de la presse, les journalistes ainsi que les caricaturistes algériens critiquent régulièrement le gouvernement, tandis que les partis politiques, y compris ceux de tendance islamiste, ont accès à la presse indépendante dans laquelle ils expriment leurs opinions. Les partis d'opposition, poursuit-il, peuvent également diffuser des informations par internet et publier des communiqués. Cependant, note le rapport, les journalistes expriment leur frustration quant aux difficultés d'accéder aux informations auprès des responsables du gouvernement. Le département d'Etat signale également qu'aucun cas d'ingérence du gouvernement nÆa eu lieu en matière d'édition et de publication des livres au cours de l'année 2012. Abordant les actions pour élargir la liberté de la presse, le rapport américain note que le gouvernement algérien a mis fin à son monopole sur les médias audiovisuels en septembre 2011, et a adopté une loi autorisant les sociétés de médias privés d'accéder aux ondes de radio et de télévision. En évoquant les élections législatives et locales tenues l'année dernière, le département de John Kerry affirme que des dizaines de nouveaux partis ont aussi participé aux élections législatives tenues le 10 mai 2012, tandis que æÆ500 observateurs internationaux venant, entre autres, de l'Union européenne, de la Ligue arabe, du National Democratic Institute et du Centre Carter, ont surveillé le vote et ont évalué ce processus comme étant généralement favorable. Le rapport indique également que l'opposition bénéficie de la liberté d'exercer ses droits politiques, ajoutant qu'en 2012, il n'y a eu aucun cas de violence ou d'ingérence du gouvernement à l'encontre de l'opposition politique pour s'organiser ou se présenter aux élections. Dans le secteur de la justice, le rapport souligne que la détention préventive prolongée demeure un problème grave. Par ailleurs, le rapport souligne que la loi algérienne prévoit le droit de grève et que les travailleurs exercent ce droit, sous réserve de certaines conditions. Abordant le secteur de l'éducation, il souligne que l'enseignement est gratuit, obligatoire et universel, alors que le traitement pour les filles et les garçons étant égal dans tout le système éducatif. Quant à l'émancipation des femmes, le département d'Etat souligne que la loi algérienne exige que le gouvernement promeuve les droits politiques des femmes en encourageant leur représentation accrue dans les assemblées élues. Dans ce sens, a-t-il observé, une nouvelle loi entrée en vigueur en janvier 2012 exige que 30% des candidats sur les listes électorales soient des femmes. En application de cette disposition, ajoute-t-il, sur l'ensemble des 462 élus à l'Assemblée populaire nationale, 147 sont des femmes, ce qui a augmenté leur taux de représentation à 31% en 2012 contre 8% en 2007ÆÆ. Faisant référence aux statistiques de 2010, le rapport note que les femmes représentent 55% de la profession médicale, 60% des professionnels des médias, 30% dans les fonctions supérieures du secteur de la justice, 36% des magistrats, et plus de 60% dans le secteur de l'éducation. Sur les neuf (9) millions de travailleurs à l'échelle nationale, deux (2) millions sont des femmes, souligne le département d'Etat qui précise que les femmes peuvent être chefs d'entreprises et poursuivre des carrières similaires à celles des hommes.