Le document du département d'Etat américain rédigé avant la tenue des élections législatives du 10 mai n'a pas tenu compte des résultats de ce scrutin qui a vu l'entrée en force des femmes au sein du palais Zighoud Youcef. La liberté d'expression et l'émancipation politique des femmes en Algérie sont à l'honneur du rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'homme. «Les journalistes et les caricaturistes politiques critiquent régulièrement le gouvernement... tandis que les partis politiques, y compris les partis islamiques, ont accès à la presse indépendante dans laquelle ils expriment leur opinion», constatent les rédacteurs de ce document. Il signale aussi l'accès à l'Internet «généralement libre... à travers lequel des individus et des groupes expriment également leurs opinions». Par le biais de réseaux à l'instar de YouTube et Facebook, «les citoyens algériens postent un grand nombre de vidéos qui leur permettent de transmettre «des informations et montrent des événements réels, expriment leurs opinions politiques et les réactions populaires», précise le rapport du département d'Etat américain répercuté par une dépêche de l'APS datée du 24 mai. Le compte rendu a mis en exergue la participation de la femme algérienne à la vie politique et a salué les réformes entreprises par le gouvernement, a promu les droits politiques des femmes en encourageant une plus grande représentation féminine au sein des assemblées élues. Le document rédigé avant la tenue des élections législatives du 10 mai, n'a pas tenu compte des résultats de ce scrutin qui doit voir l'entrée en force des femmes (elles ont obtenu plus de 30% des sièges) au sein du palais Zighoud Youcef. Seule fausse note dans le rapport mondial de l'année 2011 rendu public, le 24 mai, par le département d'Etat américain sur les droits de l'homme en Algérie: la corruption. Le document tempère cependant sa remarque en soulignant que le gouvernement algérien, «applique la loi anticorruption d'une manière plus efficace que les années précédentes pour traiter les affaires de corruption» dans le secteur public. Il est à noter effectivement que la multiplication des détournements au sein des établissements financiers, l'attribution des marchés de façon douteuse, le marché informel qui brasse plus de 40% de la masse monétaire de l'économie nationale occasionnent au Trésor public des pertes qui se chiffrent à des milliards de dinars. Ces phénomènes ont pour vecteur les pots- de-vin qui tirent leur existence d'un système bancaire obsolète et de masses de billets de banque utilisés pour les transactions en cash. La modernisation en route de tous les secteurs de l'économie (santé, éducation, administration, banques et établissements financiers...) doit en principe réduire ce fléau qui continue de gangréner des pans entiers de la société algérienne...