De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Bourached est une commune très connue de la population de la wilaya de Aïn Defla. Ses agriculteurs ont fait parler d'elle aux quatre coins du pays grâce à leur savoir-faire dans le commerce et dans le travail de la terre. Il faut le dire aussi, Bourached est connue pour ses personnalités politiques et scientifiques, qui ont réussi à se hisser à un haut niveau. Ces dernières années, de nombreux habitants ont déserté cette commune, pourtant située très proche du chef-lieu de la wilaya, pour s'installer ailleurs, dans d'autres wilayas du pays. Cela paraît étonnant mais c'est la réalité amère, conséquence d'un laisser-aller des responsables, lesquels, pour diverses raisons, n'ont pas pu assurer un développement à la mesure de cette région, connue aussi pour avoir abrité une grande école coranique où de nombreuses personnes ont appris les préceptes du Coran, lesquels, à leur tour les ont transmis à d'autres générations. Bourached n'a pas changé et ne changera peut-être jamais si les autorités locales ne s'attèlent pas rapidement à développer la région dont ils ont la charge. Au premier coup d'œil, c'est les signes de la ruralité qui défilent devant vous, des signes mélangés à une urbanisation à outrance, ce qui donne un paysage étonnant et désolant, où la poussière, les routes défoncées, les trottoirs dégradés et les ordures constituent le décor autour des nouvelles constructions. Le désastre causé au paysage est encore grand et difficile à décrire tant sont nombreuses les anomalies et les atteintes à l'environnement, à telle enseigne que le visiteur pourra, dès son arrivée dans cette ville, apercevoir les signes extérieurs du sous-développement. Dans la périphérie de la ville, nous relevons l'absence de plusieurs commodités nécessaires à une vie décente. Des familles continuent d'utiliser les fosses septiques dans certains douars comme à Mekhalfia, où plus de 30 familles vivent dans des conditions lamentables à cause de l'absence de route praticable, de transport scolaire pour les écoliers qui sont obligés d'effectuer 4 km à pied, même dans de mauvaises conditions climatiques pour rejoindre les classes. L'eau potable, source de vie, n'est pas disponible dans ce douar. Les habitants doivent faire des déplacements pour s'approvisionner en eau. Et ce douar n'est qu'un exemple dans cette vaste commune située au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya et qui compte une population éparse. Les autorités locales ont souvent justifié leur incapacité à prendre en charge les préoccupations des citoyens par l'insuffisance du budget accordé à cette commune. En revanche, le citoyen, quant à lui, pointe du doigt les élus locaux puisqu'ils n'ont rien pu faire pour améliorer son quotidien. La population de cette commune continue de suivre son chemin cahoteux dans cette vie qui lui semble particulièrement difficile. Les jours se suivent et se ressemblent dans leur rudesse et leur grisaille.