Photo : S. Zoheir Par Samir Azzoug L'Algérie est «au top» dans la gestion des sinistres causés par les catastrophes naturelles, affirmait hier le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. M. Ould Abbes, lors d'une conférence de presse organisée au siège du ministère pour faire le bilan des différentes actions et décisions prises par le gouvernement en matière de prise en charge des 19 wilayas touchées par les inondations depuis le début du mois d'octobre dernier. La dernière en date concerne l'affectation de 116 milliards de dinars (équivalent de 1,5 milliard de dollars) par l'Etat aux 19 wilayas sinistrées. 50 milliards de dinars (500 millions de dollars) sont alloués à la seule wilaya de Ghardaïa. Dès le 1er jour du mois d'octobre, (date à laquelle ont eu lieu les premières inondations à Ghardaïa), le chef de l'Etat a ordonné une prise en charge immédiate des sinistrés. «Le même jour, une cellule de crise, présidée par le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, a été mise en place», rappelle le ministre. Depuis, des réunions interministérielles (9 conseils regroupant 18 secteurs) sont organisées chaque semaine pour étudier les doléances des wilayas sinistrées. «En 5 semaines, l'Etat a réalisé un effort hors du commun», déclare M. Ould Abbes, avant de rappeler que les intempéries qui ont touché différentes régions du pays ont fait 103 morts. En ce qui concerne la wilaya de Ghardaïa, qui a payé le plus lourd tribut en vies humaines (officiellement 43 morts), 12 délégations ministérielles et de différents cadres du gouvernement se sont rendus sur les lieux. 375 cadres du ministère de l'Intérieur et 260 de celui de la Solidarité nationale, entre autres, ont été mobilisés en permanence sur place. «Le 4 octobre, l'électricité a été rétablie ainsi que l'eau potable. Le gaz naturel a été réparé graduellement et le nettoyage des rues s'est fait rapidement», s'en félicite Ould Abbes. Pour ce qui est de l'alimentation, toujours pour Ghardaïa, 5 699 tonnes ont été envoyées, dont 5 189 distribuées et 490 constituant une réserve de sécurité. Concernant la scolarisation, dès le samedi qui a suivi la catastrophe, les 13 000 enfants auraient rejoint leurs classes, d'après le ministre. Pour le point le plus sensible, le relogement, 29 972 bâtisses ont été expertisées par le CTC, dont 29 299 logements. Il a été recensé 2 370 habitations classées rouge, 1 862 orange 4, 3 797 orange 3 et 8 932 vert 2. M Ould Abbes affirme que le gouvernement a décidé d'ériger 2 000 logements sociaux et 3 000 ruraux pour accueillir les sinistrés. «Il existe actuellement 691 logements qui sont prêts. 393 sont d'ores et déjà habitables. Il reste à finaliser l'enquête pour déterminer les bénéficiaires par ordre de priorité», poursuit-il. Par ailleurs, 2 725 chalets seront montés et répartis sur 7 sites sélectionnés, avant le 31 décembre 2008. «1 825 sont déjà montés. Ils comprennent 2 pièces, une kitchenette, une petite courette et une cloison en dur pour respecter les valeurs locales. Ils sont équipés en électricité, eau potable et téléphone.» Notons que la durée de vie moyenne d'un chalet est de 10 ans. C'est un moyen provisoire d'hébergement qui ne rassure généralement pas les bénéficiaires. A cela, le ministre répond que «la plate-forme des chalet est construite en béton. Les commodités sont installées, les rues sont tracées […] on peut donc imaginer que, dans le futur, des constructions en dur peuvent être érigées sur place». Concernant les actions du ministère de la Solidarité à Ghardaïa, 13 600 trousseaux scolaires ont été distribués aux enfants (et 12 000 par les ministère de l'Intérieur), 11 000 kits de vêtements et 112 bus distribués sur les 19 wilayas sinistrées. S'agissant des cellules de proximité affiliées au même ministère, elles ont effectué 5 514 cas de prise en charge psychologique et mené 4 582 enquêtes sociales. En matière d'emploi d'attente, 10 600 emplois supplémentaires ont été mis à la disposition de la wilaya. 644 bénéficiaires de projets ANGEM qui ont été touchés par le sinistre ont vu leurs dettes effacées et ont même bénéficié d'un nouveau microcrédit. Les autres wilayas sinistrées ne sont pas en reste. Mais les évaluations sont toujours en cours et les solutions proposées identiques. «A ce jour et depuis 2001, toutes les familles qui ont perdu un proche dans les inondations ont reçu le capital décès [700 000 DA par victime].» Revenant sur la prévention des catastrophes provoquées par les intempéries, le ministre rappelle que, depuis les inondations de Bab El Oued, un plan de prévention existe, mais il reconnaît que, dans certains cas, le danger persiste. «Au val d'Hydra par exemple, un ministère est carrément construit, le jour où l'oued se réveillera…» Interrogé sur l'immeuble qui s'est effondré la semaine dernière à Bab El Oued, le ministre soutient que les 17 familles concernées ont été immédiatement relogées. «Une le jour même à Aïn Benian et les 16 autres à Shaoula», atteste Ould Abbes qui affirme que des logements et des chalets sont disponibles au niveau de la wilaya d'Alger pour les «cas d'urgence».