Par Hasna Yacoub Plus d'un millier d'avocats, répondant à l'appel à la tenue d'une assemblée exceptionnelle du bâtonnat d'Alger, s'est réuni hier sur les marches de la maison du Peuple. En effet, les services de l'administration de l'Ugta ont refusé la demande de la salle de réunion faite par le bâtonnat d'Alger exigeant au préalable une autorisation de la wilaya. Une première, selon Me Sellini qui a affirmé avoir eu un accord de principe des services de l'Ugta avant de voir les portes de la Centrale se refermer. «Il s'agit là d'entrave et d'atteinte aux droits de la défense et, par ricochet, à ceux du citoyen, défendus par l'avocat. Nous n'avons pas besoin d'autorisation car il s'agit d'une réunion professionnelle d'un ordre professionnel. Nous ne sommes pas un parti politique, nous n'allons pas faire une manifestation, ni une marche. Auparavant, les services de la maison de l'Ugta n'avaient jamais exigé une autorisation. Nous allons introduire une demande et voir si l'autorisation va nous être accordée. Si ce n'est pas le cas qu'on nous informe pour déposer le retrait de la profession et il y aura alors une justice sans les droits de la défense», a expliqué Me Sellini. En réponse aux informations faisant état de l'intention du président du syndicat des magistrats d'ester en justice le bâtonnier, Me Sellini a dit «qu'il essaye, il ramassera le retour de manivelle». Sous une pluie battante, le bâtonnier s'adressera aux présents pour leur proposer d'organiser l'assemblée générale en date du 11 mai prochain et cela afin de permettre au conseil d'introduire une demande d'autorisation. «Ils exigent une autorisation, nous allons introduire la demande et le samedi 11 mai nous nous rencontrerons pour débattre de tous les problèmes qui entravent la profession et décider des suites à donner à notre mouvement», a essayé de crier haut et fort le bâtonnier dans l'espoir de se faire entendre par l'ensemble des présents. Me Sellini ne manquera pas de chauffer les esprits en lançant «l'union fait notre force. Vous savez pourquoi nous avons été empêchés de nous réunir ? parce qu'ils ont peur de la vérité, de la liberté et de respecter la loi. Ils ont peur des principes vrais qui sont personnifiés par la profession de l'avocat. Sachez que quand des droits sont violés, il ne s'agit nullement des droits d'un tel ou d'une telle mais des droits du citoyen que représente la robe noire. Nous ne laisserons personne toucher aux droits de la défense et nous nous opposerons à ce que les droits des justiciables soient transgressés. Ils visent à porter atteinte à l'image de la défense et à la profession. Nous ne les laisserons pas faire». Sous les applaudissements de ses confrères, Me Sellini hurlera «dans le cas contraire, nous organiserons une marche grandiose». H. Y.
Déclarations du bâtonnier: Il ne s'agit pas de régler un problème à Me Sellini «Je propose la tenue d'une assemblée générale et que ce ne soit pas un mandat donné au conseil afin que l'on ne pense pas que le conseil vise à régler un problème à Sellini ou à un autre membre du conseil mais c'est bien l'expression du ras le bol de la base face à la détérioration au quotidien de l'exercice de la profession d'avocat.» Rencontre pour un règlement à l'amiable entre Me Sellini et le juge Hallali Une rencontre entre Me Sellini et le juge Hallali aurait été organisée hier, afin de dépasser l'incident qui s'est produit jeudi dernier au cours d'un procès. A la question de savoir comment s'est déroulée la rencontre, Me Sellini dira qu'«il n'y a pas de règlement à l'amiable sur le dos des droits de la défense. Il y a un respect des droits de la défense et de la loi. Celui qui respecte la loi, on le respecte. Il ne s'agit pas des droits de Me Sellini. A partir du moment que je porte la robe, il s'agit des droits du citoyen.» Me Sellini lance un défi au président du Snma «Si le président du Snma considère que le moins bon des magistrats est mieux que le meilleur des avocats, je lui lance un défi de faire un débat juridique avec un avocat stagiaire.» Instructions d'interdire de façon musclée l'accès de la maison du Peuple aux journalistes Les agents postés à l'entrée de la maison du Peuple ont interdit l'accès aux journalistes, exigeant de ces derniers de se confiner dans un coin à l'entrée sous une pluie battante. Sous prétexte, qu'il s'agit d'instructions venues «d'en haut», les agents utiliseront même la manière forte pour pousser les journalistes vers la sortie de la maison du Peuple. H. Y.