Deux points seulement étaient à l'ordre du jour du conseil de gouvernement lors de sa réunion hebdomadaire. Il s'agit de l'audition du wali de Tamanrasset, dans le cadre de l'évaluation des réalisations inscrites dans le programme de relance économique et dans celui de soutien à la relance économique. Tamanrasset est la quinzième wilaya à subir cette évaluation. «L'objectif de ces auditions est de s'informer de manière concrète, à travers le premier responsable de la wilaya, de la situation socio-économique et de connaître l'état d'avancement des projets. Cela nous permet, le cas échéant, d'aider la wilaya et d'apporter les correctifs nécessaires sur la base de la réalité du terrain», a expliqué hier le ministre de la Communication lors du traditionnel point de presse. Abderrachid Boukerzaza avancera beaucoup de chiffres qui renseignent sur l'état d'avancement des projets tout en précisant que les pouvoirs publics ont procédé, à titre d'exemple, au transfert des logements sociaux participatifs en logements ruraux en raison de la culture sociale des habitants de cette région. Le taux de scolarisation des enfants est de 87%. Interpellé sur cette question, le porte-parole du gouvernement a indiqué que Tamanrasset, issue du découpage administratif de 1974, représente un quart du territoire national. La particularité réside dans le fait que sa population est constituée de nomades. Dès lors la situation difficile empêche les parents de scolariser leurs enfants, en dépit de la loi qui prévoit des mesures coercitives dans de tels cas. Sur le plan de l'emploi, le ministre a affirmé que le chômage a connu une baisse conséquente, même s'il se situe au-dessus du taux national. Il est ainsi passé de 33% en 2000 à 15% présentement. Le secteur de la santé a lui connu une nette progression. Le ministre a confirmé les propos tenus par son collègue et non moins camarade de parti, Amar Tou, lequel avait indiqué lors du forum de l'ENTV que les médecins spécialistes et les généralistes ne refusent plus de s'installer dans le Sud. M. Boukerzaza a précisé que le gouvernement a mis en place un groupe de travail chargé d'étudier les voies et moyens de mettre à leur disposition des logements et toutes les conditions pour qu'ils puissent exercer et soulager ainsi la population de Tamanrasset. Les investissements dans cette wilaya se sont multipliés, notamment dans le secteur minier puisque 13 entreprises y activent. L'orateur a également annoncé la création prochaine d'un institut national des mines. «Cela permettra de dispenser une formation qualifiante pour les jeunes de la région et ainsi faire reculer encore plus le chômage.» Cependant, il va sans dire, a affirmé le ministre de la communication, que les entreprises manquent d'outils techniques pour la réalisation des projets. «Le gouvernement a mis en place une commission chargée d'examiner les moyens afin de faire appel aux cadres retraités pour l'assistance technique, les plans de charge des entreprises sont saturés». Car, beaucoup de compétences sont parties se reposer après plusieurs années de service. D'autre part, le ministre de la Communication, en réponse à une question, a informé la presse de l'existence de plus de 12 000 étrangers à Tamanrasset, venus essentiellement du Niger et du Mali, pays frontaliers. «Cela ne veut pas dire qu'ils sont tous clandestins. Aussi, le gouvernement s'emploie à les recenser, vérifier s'ils détiennent des titres de séjour, s'ils travaillent au noir. Dès lors, nous essaierons de les intégrer en faisant en sorte qu'ils soient déclarés à la Sécurité sociale par leurs employeurs. Quant aux clandestins, nous traitons leur cas tout en préservant leur dignité. D'ailleurs, nous coopérons avec le Mali et le Niger, y compris quand il s'agit de les reconduire dans leurs pays, qui doivent donner leur accord.» La coopération se fait également sur le plan sécuritaire de manière très étroite. Interpellé sur les propos du ministre de l'Intérieur sur la main étrangère qui serait derrière les événements de Berriane, M. Boukerzaza a dit que M. Zerhouni s'est limité aux suppositions. «Le gouvernement n'a pointé aucun doigt accusateur à l'endroit d'une nation étrangère.» Enfin, le conseil de gouvernement a pris un décret exécutif pour la création d'un service d'aide d'urgence mobile pour les 31 000 sans domicile fixe (SDF), toutes catégories confondues (malades, femmes divorcées mises à la rue avec leurs enfants, personnes vulnérables, etc.) dans cinq wilayas pilotes que sont Alger, Oran, Constantine, Béchar et Ouargla. F. A.