Le président de la République privilégie cette méthode de communication directe avec les élites de la République pour faire passer directement son message. Le chef de l'Etat réunira aujourd'hui au Palais des Nations, au Club des Pins, le gouvernement et les 48 walis du pays. Cette réunion intervient au lendemain de certaines affaires qui ont défrayé la chronique, impliquant des walis traduits en justice pour détournement de fonds et autres malversations. C'est le cas des anciens walis de Blida, de Batna et d'El Tarf. De source autorisée, on sait que d'autres walis font l'objet d'enquêtes approfondies susceptibles de mettre à jour leur responsabilité dans la mauvaise gestion de leur circonscription administrative, sinon même leur mise en cause quant à la dilapidation des deniers publics. La nécessité de moraliser la fonction et de responsabiliser au plus haut point les commis de l'Etat en charge des 48 wilayas est d'une urgence évidente et ce sera sans doute l'objet d'une partie des recommandations du président de la République. L'autre partie de l'ordre du jour aura trait, certainement, au bilan du plan de la relance économique pour lequel le chef de l'Etat veut donner un coup d'accélérateur. L'intervention du président sera également axée sur les dossiers politiques majeurs, objet d'un emballement particulier de la scène politique et économique. Quatrième du genre depuis son ascension au pouvoir, le président abordera, sans nul doute, lors de cette rencontre, les grandes questions de l'heure. Le pacte social et économique, les réformes, le développement durable auront un large pan du discours. Il est entendu que la relance économique, le développement local, comme il est de coutume dans ce genre de rencontre avec les cadres des collectivités locales, dont il a fait un cheval de bataille, constitueront l'épine dorsale de son intervention. D'ailleurs, l'administration locale, à différentes échelles, s'est mobilisée depuis l'annonce de cette réunion, pour dresser un état des lieux exhaustif des opérations programmées. La rencontre d'aujourd'hui devra permettre au chef de l'Etat de donner les nouvelles directives à même de mener à bon port son programme de relance économique, à la lumière des résultats de la première tranche d'exécution. Par ailleurs, ce rendez-vous sera une autre opportunité de cerner, si ce n'est déjà fait, les blocages et les insuffisances, à différents niveaux, quant à la mise en oeuvre du plan de relance pour pouvoir apporter les solutions idoines que le chef de l'Etat ne manquera pas d'inscrire en orientations utiles pour la réalisation dans les délais du plan de soutien à la relance économique (Psre). Ce programme quinquennal (2005-2009) d'investissement public, beaucoup plus ambitieux que le plan de relance économique (PRE), doté de 7 milliards de dollars, a été arrêté, avant d'être complété par deux programmes spéciaux, le premier destiné au sud du pays, le second à la région des Hauts-Plateaux , pour un montant global de 80 milliards de dollars. Ce plan de croissance a pour but l'amélioration des conditions de vie, le développement des infrastructures de base, la modernisation des services publics, le soutien à la relance économique et la promotion des nouvelles technologies de l'information. Pour ce faire, plusieurs défis sont inscrits dans l'agenda du président dont la nécessaire mise à niveau de l'économie, d'une part, et la création d'une richesse consistante pour préparer l'après-pétrole en encourageant les exportations hors hydrocarbures, d'autre part. D'autant que l'économie nationale sera soumise à une rude concurrence à la suite de l'accord d'association avec l'Union européenne et la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC. C'est dans ce sens que ce second mandat s'avère crucial pour le chef de l'Etat au point d'avoir exigé, parfois de façon véhémente, des ministres de retrousser les manches pour la concrétisation de son projet. C'est dans le même ordre d'idées que le chef de l'Etat privilégie cette méthode d'approche, en réunissant chaque fois que l'exigence se fait sentir son staff, pour faire passer directement son message. L'expérience a déjà démontré que ces différentes rencontres avec les cadres permettent de dresser un canevas d'instructions à même de donner un nouveau souffle au développement local. Il y a lieu de signaler que la concrétisation de ce programme nécessite l'adhésion de tous, les walis en premier lieu. Toutefois, certains d'entre eux sont décriés par la population, pour diverses raisons. Ce qui engendre des dysfonctionnements au développement local, ralentissant ainsi le rythme d'exécution des projets. Un constat qui a soulevé l'ire du chef de l'Etat lors de sa sortie sur les chantiers d'Alger. D'aucuns n'hésitent pas à faire le parallèle entre ce constat et le changement intervenu récemment, à la tête de l'Exécutif. Aussi, l'heure est à l'accélération des réformes pour espérer entrer de plain-pied dans l'ère de la compétitivité économique. Réussir un tel défi demeure le challenge du président, d'autant que la volonté politique existe et les moyens financiers jamais égalés avec des réserves de change record de 68 milliards de dollars pour remettre, une fois pour toutes, le pays sur les rails de la modernité.