Photo : Sahel Par Mekioussa Chekir L'Algérie et le Royaume-Uni s'apprêtent à signer un mémorandum d'entente dans le domaine militaire, dont les négociations sont entamées entre les deux parties, a révélé hier Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des affaires maghrébins et africaines lors de la conférence de presse animée conjointement avec le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères britannique, Bill Rammel. Ce dernier, rappelons-le, se trouve dans notre pays pour une visite de deux jours. Il co-présidera avec Messahel la réunion de la 3ème session du comité mixte algéro-britannique installé en juillet 2006 à la suite de la visite de Bouteflika au Royaume-Uni. Les premières discussions, entamées hier à la résidence El Mithak (Alger), ont porté sur plusieurs questions d'intérêt commun et d'ordre plus global, comme la lutte contre le terrorisme, la défense, l'immigration légale et illégale, la coopération économique, culturelle, le dossier du Sahara occidental, le conflit au Proche-Orient… S'agissant de la coopération militaire, précisera M. Rammel, elle devra concerner les échanges d'informations, de formation…, à l'image de ce qui se fait avec d'autres pays occidentaux. Sur le plan de la coopération économique, il a noté l'intérêt de son pays à développer cette dernière de manière à ce qu'elle concerne d'autres aspects que celui de l'énergie. Les possibilités d'investissement qu'offre le marché algérien ont été abordées lors des travaux de cette session. Le montant des investissements anglais en Algérie est de 50 milliards de dollars, dont 20 dans le seul secteur énergétique, révélera M. Rammel qui ajoutera que 200 entreprises anglaises ont concrètement investi en Algérie en dehors des hydrocarbures. Il s'agit des secteurs pharmaceutique, bancaire, de services, des détergents… Alger et Londres devront procéder au parachèvement, durant le 1er semestre 2009, de deux accords, le premier portant sur la non-imposition et le second sur la garantie des investissements. Dans le domaine de la circulation des personnes, M. Rammel précisera qu'une bonne partie des 28 000 Algériens installés légalement en Angleterre est représentée par les étudiants. L'immigration légale, dira-t-il, est fortement encouragée alors qu'il faut lutter contre celle illégale. 10 000 visas sont délivrés annuellement à nos compatriotes désireux de se rendre dans ce pays et autant aux Anglais qui viennent en Algérie. Il s'agit, fera-t-il connaître, d'hommes d'affaires et de touristes, même si le nombre de ces derniers n'est toujours pas important. S'agissant de l'immigration clandestine, Messahel a rappelé la convention consulaire qui lie les deux pays et qui prévoit des mécanismes de lutte contre ce phénomène. Il en est de même de la coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme et ce, dans le cadre de la stratégie mondiale pour combattre ce phénomène planétaire. Tout en déclarant ne pas avoir de chiffre précis sur le nombre des Algériens détenus dans les prisons anglaises, le conférencier a tenu à relever les «efforts» de l'Algérie pour faire aboutir les processus de rapatriement de ces derniers dans leur pays. Au sujet du dossier du Sahara occidental, M. Rammel exprimera l'attachement de son pays à une solution «politique et négociée» qui tienne compte du droit des Sahraouis à l'autodétermination. Ce disant, il formulera le souhait de son pays que le nouvel envoyé spécial de Ban Ki-moon réussisse à faire aboutir les négociations entre les deux protagonistes.