Des obligations assimilables du Trésor ont été émises pour un montant de 145 milliards de DA. Bouffée d'oxygène pour la Bourse d'Alger. Le Trésor public vient d'émettre ses valeurs OAT (obligations assimilables du Trésor) en Bourse. Ces valeurs sont estimées à 145 milliards de DA. C'est ce qu'a annoncé le premier argentier du pays, M.Karim Djoudi lors de la cérémonie d'inscription des cotations, tenue hier, au siège de la Bourse d'Alger. Le nombre d'obligations introduites est de 14 lignes réparties sur trois maturités de sept, dix et quinze ans. Première du genre, cette opération vient donner un souffle nouveau à l'institution boursière. «L'objectif visé à travers cette opération est de donner de la profondeur au marché des valeurs d'Etat et d'insuffler une nouvelle dynamique à la Bourse d'Alger», a déclaré le ministre des Finances. Convaincu, il assure que l'introduction en Bourse des OAT permettra, sans aucun doute, aux investisseurs et aux particuliers l'accès à ces mêmes valeurs qui constituent un instrument financier répondant à leur besoin dans la mesure où ces titres sont liquides et sécurisés. S'exprimant sur cette opération, M.Djoudi a adressé une invitation aux opérateurs économiques pour participer à la promotion du marché des valeurs. Cette démarche, rappelle-t-il, entre dans le cadre des réformes financières en vue de développer le marché des capitaux, lequel constitue un complément indispensable au financement bancaire. Le ministre des Finances a écarté le fait que la Bourse soit en difficulté. «Avec une manne de 300 milliards de DA, la Bourse d'Alger peut effectivement développer ses missions et jouer son rôle», a-t-il affirmé. Dans son discours, le directeur, par intérim, de la Bourse, M.Ferfra a mis en exergue l'importance de cette opération. «Les obligations assimilées du Trésor, donnent une sorte de crédibilité à la Bourse», a-t-il expliqué. Ce responsable a émis, par ailleurs, le souhait de voir d'autres entreprises suivre ce chemin. Afin de relancer et de dynamiser ses activités, la Bourse d'Alger a décidé d'introduire une catégorie de titres souverains. Jusqu'à présent, seules trois entreprises publiques ont procédé à la cotation des obligations. Il s'agit de Sonelgaz, Algérie Télécom et Air Algérie. Créée en 1998, la Bourse d'Alger ne compte dans son escarcelle que deux entreprises, à savoir la société pharmaceutique Saidal et l'hôtel El Aurassi. Le ministre explique ce blocage par la nature des entreprises algériennes. «85% des entreprises sont des entreprises familiales "Eurl"», a-t-il fait valoir, précisant qu'«il y a des conditions d'accès qu'il faut remplir». A la question de savoir pourquoi la privatisation des entreprises ne passe pas par cette institution, le ministre des Finances s'est montré conciliant, indiquant: «Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements est en train de réfléchir sur les entreprises qui seront soumises à la Bourse». Concernant la suspension de la condition de financement initial de l'achat de véhicules par les banques publiques, le ministre n'a ni confirmé ni infirmé cette information. «Il est préférable que les banques publiques s'orientent davantage vers le développement économique», a-t-il toutefois précisé.