De notre correspondant à Amsterdam T. Maaz M. Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères, entame aujourd'hui une visite de deux jours à Alger. Il est animé de la volonté de bâtir un partenariat privilégié entre son pays et l'Algérie.Huitième pays exportateur et investisseur au monde, les Pays-Bas n'occupent pas la place qui devrait être la leur sur le marché algérien. Les Néerlandais sont décidés à mettre les bouchées doubles pour rattraper leur retard. L'Algérie offre aujourd'hui de grandes possibilités d'investissement et de partenariat grâce à la stabilité politique, à la lisibilité de la situation générale du pays et à son poids de plus en plus affirmé sur la scène politique internationale. Les relations économiques algéro-néerlandaises restent dominées à 90% par l'exportation des hydrocarbures et dérivés. L'Algérie importe des Pays-Bas de la semence de pomme de terre, des génisses et du lait. L'absence de cadre juridique a contribué à ralentir l'approfondissement des relations économiques bilatérales. La signature, le 20 mars 2007, à La Haye, de l'accord sur l'encouragement et la protection des investissements a conforté une assise juridique et contribué à instaurer un climat de confiance dans le monde des affaires. Le projet d'accord sur la non double imposition, datant de 1997, s'il venait à être signé, viendrait cimenter davantage les relations économiques entre les deux pays. La réactivation de la coopération économique est en bonne voie. C'est ainsi que la multinationale Shell est revenue en Algérie en 2005 après avoir obtenu deux contrats de prospection et d'exploitation de nouveaux gisements dans les bassins de Reggane et Timimoun. Pour sa part, la société Unilever a ouvert une usine de détergents près d'Oran. L'entreprise Heineken a racheté, en 2008, une brasserie à Réghaïa. D'autres opportunités de coopération dans le domaine agricole ont été lancées, notamment dans la filière lait. L'Algérie est aujourd'hui éligible dans les programmes financiers, tels que celui du développement d'infrastructures pour la coopération au développement (ORIO). A partir de 2009, les entreprises néerlandaises peuvent demander une subvention d'exportation, dans les domaines de l'énergie, de l'eau et du climat. Citons également le programme de gouvernement à gouvernement G2G. Ce programme couvre l'agriculture, le transport, les finances et l'énergie. Le programme FMO est un partenariat public-privé entre le gouvernement des Pays-Bas, des établissements financiers et des actionnaires privés. La compagnie algérienne NCA, spécialisée dans les jus et les produits laitiers, ainsi que la compagnie de téléphonie mobile Wataniya ont bénéficié de l'assistance de la FMO. Les ressources en eau, la construction navale, le dessalement des terres sahariennes ont également fait l'objet de contacts entre les entreprises algériennes et néerlandaises. Le tourisme aussi a sa place dans les échanges entre les deux pays. Les Pays-Bas étaient il n'y a pas si longtemps le quatrième pays émetteur de touristes vers l'Algérie grâce aux efforts de promotion entrepris par la compagnie nationale Air Algérie sur ce marché. La nouvelle stratégie développée par le secteur du tourisme devrait permettre aux voyagistes néerlandais de retrouver une destination qu'ils considèrent comme le produit le plus attractif du Maghreb.