Par Yanis Bouarfa Réagissant aux éliminations de nos équipes nationales de football de la CAN et des éliminatoires de la Coupe du Monde, les sportifs algériens estiment que «des moyens colossaux donnés par l'Etat n'ont pas été exploités de manière rationnelle et responsable pour arriver à leurs desseins. Les sportifs algériens s'interrogent sur l'utilité de l'arsenal des lois promulguées sans aucun effet positif sur la performance du sport algérien. Les plus sceptiques de l'accaparement par le football de tous les moyens et la course derrière des résultats immédiats au détriment des autres disciplines ainsi que de la formation. Cet état de fait est, selon eux, la résultante d'une politique de replâtrage qui a fini par donner les résultats les plus catastrophiques : éliminations des équipes nationales à l'échelle continentale et internationale et une représentation indigne… Pour le commun des sportifs algériens, des décisions sévères et urgentes dans l'élaboration d'une politique sportive appropriée sont une urgence. Plusieurs facteurs interfèrent dans la pauvreté de la scène sportive nationale en entraîneurs de métier. Plus de terrains de quartiers suite à l'invasion du béton. Tous les efforts sont concentrés sur les victoires par tous les moyens en occultant la formation sur des bases solides. Pas de travail spécifique pour cette rare espèce de joueurs talentueux chez les jeunes. Ils ne s'entraînent pas avec du matériel adéquat, sur des espaces leur permettant d'étaler leur qualité intrinsèques ! Des entraîneurs jeunes diplômés, fraichement sortis des instituts sont installés pour encadrer les jeunes. La formation ne doit en aucun cas être dictée par l'obsession du résultat immédiat, mais s'inscrire dans la recherche de l'épanouissement du joueur et sa préparation pour le futur. La tâche des coachs chez les jeunes consiste à rechercher les joueurs de talent, de favoriser leur éclosion. Les centres de formation ont pour objectifs principaux, notamment de réunir les conditions requises pour la formation et la préparation des jeunes talents de moins de 20 ans et de moins de 17 ans au sport de haut niveau. En termes de qualification du personnel d'encadrement, de suivi et de contrôle médical, d'une alimentation diététique appropriée et d'une infrastructure d'entraînements répondant aux normes techniques recommandées, le centre de formation se présente comme un centre de formation moderne. L'établissement doit être le creuset dans lequel se formeront les athlètes de demain, par un sport résolument tourné vers l'avenir, fait prioritairement de technique, de jeu axé sur le spectacle et l'efficacité offensive. Le centre considère que le football ne doit pas être envisagé comme un sport passe temps , mais comme un sport où il faut avoir une excellente vison de jeu , technique raffinée pour pouvoir au mieux s'exprimer sur un plan individuel au niveau technique, et proposer un mouvement permanent sur le plan collectif. En Algérie, tout le monde ne se soucie que des résultats au détriment de la formation. Bien que les centres de formation, qui se comptent sur le bout des doigts d'une seule main en Algérie, donne une occasion aux clubs nationaux de disposer d'une pépinière de jeunes joueurs à même d'assurer la relève et de constituer un vivier de jeunes talents capables d'alimenter les sélections nationales (U20 et U17), 20 ans étant l'âge butoir. Constitué de trois pôles de travail à savoir administratif, résidentiel et sportif, le centre permet d'accueillir en régime interne, grâce à la structure d'accueil et d'hébergement, une quarantaine de jeunes pour une période de 2 ou 3 ans (pour les U20) et de 4 ou 5 ans (pour les U17) selon, bien évidemment, que le joueur possède l'âge éligible aux éliminatoires du Championnat d'Afrique de football junior de l'année en cours.
Les milliards de la Fédération algérienne de football Le nerf de la guerre étant l'argent, cette manne est nécessaire pour tout projet, dont justement celui de bâtir une bonne équipe nationale. On entend souvent ça et là que notre sélection, donc à travers elle, la Fédération algérienne de football ne bénéficie pas de moyens adéquats pour la préparation des différentes équipes nationales. S' il est vrai que le manque d'infrastructures sportives se pose, il n'en demeure pas moins que la FAF a bénéficié d'une grosse manne financière depuis 2003, soit deux années après l'arrivée de Mohamed Raouraoua à la fédération, comme le précise le fax du ministère de la Jeunesse et des Sports. Hallucinant. Le chiffre dépasse les 100 milliards auxquels il faut ajouter les 20 milliards au titre de l'année 2005. Pour le détail, la FAF a reçu une subvention de 348 618 000 DA pour l'année 2003, 588 000 000 DA pour l'année 2004 et 165 219 500 DA au titre de la première tranche sur les 350 000 000 DA pour l'année en cours. Peut-on alors parler de manque de moyens ? Il est clair qu'avec de l'argent, on peut faire beaucoup de choses comme ramener un bon entraîneur, construire des Centres de formation au lieu de se payer des joueurs qui ne font que quelques apparitions pour des milliards. C'est dire qu'au lieu de trouver des excuses, il faudrait plutôt reconnaître ses erreurs. Les présidents de clubs et leurs apprentis sorciers sont complices de la catastrophe qui touche notre sport. Lorsqu'on est responsable, on assume ses responsabilités, ou à défaut, on laisse la place à d'autres car si l'on reste, c'est qu'on a les moyens de sa politique… L'Algérie, malgré sa richesse en jeunes doués et de talents, est un pays où les structures sportives peinent à se développer. Toujours plus de sportifs mais de moins en moins de champions. Incapacités physiques ou infrastructures scolaires insuffisantes ? Le sport d'élite, un problème à régler pour le MJS. Chaque année de nombreux jeunes sportifs de tous les horizons sont obligés d'abandonner leur passion au profit de leur formation universitaire. Ce problème concerne toutes les disciplines, du lancer de poids au taekwondo, en passant par le judo. Jusqu'à la fin du collège, il existe des moyens d'allier sport et études, sans trop de difficultés. C'est au niveau universitaire qu'adviennent les problèmes. Dès l'école primaire, les élèves peuvent demander un programme spécifique sport et études. Le problème qui se pose, c'est le nombre réduit de places disponibles et de structures sportives proposant ces prestations, notamment des horaires adaptés. Au collège ou au lycée, l'élève peut, s'il le souhaite et surtout s'il en a les capacités, suivre un programme personnalisé. Au contraire du cycle d'orientation, l'élève sportif se retrouvera dans une classe avec des élèves ne pratiquant pas de sport ou très peu. Encore une fois, le nombre de places disponibles se révèlent problématique. Combien de temps s'est déjà écoulé depuis qu'il a été annoncé que l'on s'affairait pour hâter la création des centres de formations pour chaque club opérant en divisions professionnelles, en accordant des budgets spéciaux pour y parvenir ? Y. B.