Se montrant sensible au cri de détresse des nombreuses familles algériennes qui perdent leurs enfants dans la mer, suite à une tentative d'émigration clandestine, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbes, prend des mesures pour contourner le phénomène. La première action consiste en l'installation, hier, au siège du département ministériel, d'«un Observatoire méditerranéen de lutte contre l'émigration clandestine». Un projet en maturation depuis plus d'une année et demie, avec l'aide de représentants des collectivités locales et de la société civile de trois pays européens : Italie, Espagne et France. Trois pays représentés d'ailleurs à la cérémonie d'hier par des membres actifs d'associations locales qui se sont engagés, chacun à son niveau et selon ses moyens, contre ce phénomène qui, rappellent-ils, n'est pas seulement régional mais international. Cet observatoire se veut donc un espace de réflexion sur les moyens à mettre en place pour endiguer le phénomène mais aussi un espace d'échange d'idées et d'expériences entre les différentes parties. Cette importante initiative permettra, selon les déclarations du ministre et de ses hôtes, de réunir un maximum de données sur le phénomène d'émigration clandestine et de renforcer davantage les liens entre les Etats aussi bien qu'entre les communautés. Entre autres moyens proposés d'ores et déjà pour faire face à ce problème en Algérie, l'insertion des jeunes «qui sont à la recherche de l'eldorado fictif» dans le dispositif du micro-crédit. Une première expérience du genre a eu lieu l'année dernière avec 300 jeunes des wilayas d'Oran et de Tiaret. Selon le ministre, «70% de ces jeunes -qui ont échoué dans leur tentative d'émigration clandestine- ont adhéré au projet et ont bien réussi». La mise en place de ce nouveau dispositif est louable à plusieurs titres. Ses initiateurs sauront-ils toutefois mettre la machine en marche de façon à ce qu'elle donne les résultats souhaités par les populations des deux rives de la Méditerranée ? Telle est la question. K. M.