L'Algérie, qui a fait de la lutte contre l'émigration clandestine une priorité, souhaite cependant que l'approche globale de ce phénomène socio-économique et culturel soit également adoptée et comprise par les autres pays concernés par ce fléau, autant ceux de transit que les pays cibles. Car si Alger est disposé à lutter contre l'émigration clandestine, il n'en demeure pas moins que la question est générale et concerne tous les pays cibles et de transit. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'une rencontre sur le phénomène sera organisée à Alger le 27 septembre. L'annonce a été faite vendredi soir par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbès, lors d'une réunion tenue avec des représentants de la communauté algérienne en France. Cette rencontre regroupera plusieurs départements ministériels ainsi que les ambassadeurs de 13 pays en Algérie touchés par ce phénomène.Saisissant cette occasion, le ministre a rappelé que l'émigration clandestine est " un phénomène mondial et que l'Algérie est moins touchée par rapport à de nombreux pays, notamment subsahariens ". Il a également souligné que " la prise en charge de ce problème retient l'attention des pouvoirs publics ", d'ailleurs l'a-t-il ajouté, " le 12 janvier dernier, une réunion interministérielle a été tenue autour de cette question. Au mois d'avril, en ma qualité de ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, j'ai présenté une communication au Conseil des ministres sur ce phénomène. "Le ministre a également souligné que " le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné des instructions pour la prise en charge de ce problème et de décisions pratiques en vue de le régler ". Un phénomène qui, en effet, prend de l'ampleur, et les chiffres le révèlent bien. Rien qu'au cours de l'année 2007, 1 530 candidats à l'émigration avaient été arrêtés en Algérie, dont 1 485 de nationalité algérienne. Parmi eux, 1 377 personnes ont été arrêtées en mer et 153 lors de leur débarquement au port de destination. Ces chiffres marquent une augmentation très importante par rapport aux 335 migrants clandestins arrêtés en 2005 et aux 1 016 interceptés en 2006. Face au développement de ce phénomène, les autorités algériennes, rappelons-le, ont adopté de nouvelles mesures, dont la création d'une Agence nationale de radio-navigation maritime (ANRM), relevant du ministère des Télécommunications, dont la mission est la veille permanente, le traitement des appels de détresse, et la sécurité maritime. L'ANRM travaille en collaboration avec le Service national des gardes-côtes, chargé principalement des opérations de recherche et de sauvetage. Ce programme divise le littoral algérien en trois régions maritimes à savoir CNOSS Centre (Alger), CROSS Est (Jijel) et CROSS Ouest (Oran), divisées elles-mêmes en zones. A noter, d'autre parts, que le gouvernement espagnol a adopté vendredi un décret-loi permettant aux immigrés extra-communautaires, en situation de chômage, qui le souhaitent de retourner dans leur pays d'origine en percevant la totalité de leurs indemnités et de ne pas revenir en Espagne pendant trois ans. Le plan, qui a un caractère volontaire, entrera en vigueur à la fin du mois d'octobre ou début novembre. Cette mesure s'adresse aux immigrés extra-communautaires provenant d'un pays ayant signé un accord avec la sécurité sociale espagnole, en situation légale de chômage et ayant droit à percevoir ces indemnités.