Une coordination sécuritaire existe bel et bien entre l'Algérie et la Tunisie. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, affirmant que cette coordination sécuritaire «est fondée sur l'échange d'informations entre l'Algérie et la Tunisie pour assurer la sécurité de leurs frontières communes». Dans son intervention, en marge d'une séance plénière de l'APN, Ould Kablia a tenu à dire que «l'Algérie ne s'immisce pas dans les affaires internes de ce pays voisin». Revenant ainsi sur les derniers troubles enregistrés sur les frontières algéro-tunisiennes, le ministre de l'Intérieur a déclaré que «le groupe terroriste assiégé sur le territoire tunisien près des frontières algériennes est entré par le Mali comme l'ont affirmé les autorités tunisiennes». Ould Kablia a annoncé, à l'occasion, que «l'Algérie suit ce qui s'y passe». Sur sa lancée, le ministre de l'Intérieur rappelle que «l'Algérie a renforcé son dispositif sécuritaire sur ses frontières et intensifié le contrôle de toute activité suspecte dans la région» afin de «sécuriser nos frontières». Les explications d'Ould Kablia surviennent quelques jours seulement après l'intervention des forces de l'armée tunisienne contre des terroristes activant sur les frontières des deux pays. Il faut noter que les autorités algériennes et tunisiennes ont multiplié les rencontres allant dans le sens de stabiliser leurs frontières. En visite la semaine écoulée à Alger, le président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar, a soutenu que «la sécurité de la Tunisie était celle de l'Algérie et la sécurité de l'Algérie celle de la Tunisie». Avant lui, il y a eu la rencontre du général Ahmed Gaïd Salah avec son homologue tunisien, le général Rachid Ammar, à l'occasion de la visite à Alger du Premier ministre tunisien Ali Larayedh. Ce dernier avait évoqué, pour rappel, la nécessité «d'impulser la complémentarité et le partenariat entre les deux pays, étant évident que lorsqu'on parle de sécurité de la Tunisie et de celle de l'Algérie, il s'agit d'une sécurité commune» et qu'il est impératif d'approfondir et d'harmoniser la coopération «face à tous les défis sécuritaires aux frontières et à tout ce qui serait en rapport avec la criminalité et le terrorisme». Il convient de rappeler que le général-major Ahmed Bousteila, s'est déplacé au mois de décembre dernier aux frontières est du pays, où il «s'est enquis du degré de préparation et de mobilisation des gendarmes et gardes-frontières». Au cours de son passage à Tébessa et Souk Ahras, il a indiqué que «l'Algérie ne négociera pas avec la sécurité et la stabilité de son territoire. Quel que soit le profil de l'ennemi et quelle que soit son idéologie, la sécurité du sol algérien passe avant tout». A. Y.