Il y a 65 ans les Palestiniens, agressés par les hordes terroristes des Haganah sionistes, étaient contraints de quitter leurs terres. L'Occident assistait au massacre quotidien du peuple palestinien sans bouger le petit doigt. Le mandat britannique en Palestine prit fin officiellement le 15 mai 1948. Le 14 au soir, les sionistes annonçaient la création de leur Etat voyou sur des terres qui ne leur ont jamais appartenu. Le nettoyage ethnique qui s'ensuivit est ponctué de crimes contre l'humanité qui se poursuivent à ce jour. La Nakba s'est traduite par l'exode de près d'un million de Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés. Ils sont aujourd'hui, 5 millions sur plus de 11 millions de Palestiniens dans le monde, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les Territoires palestiniens libérés. Hier, les Palestiniens qui n'ont pas baissé les bras et qui ne désespèrent pas de récupérer leurs terres un jour, ont manifesté par milliers pour affirmer le droit au retour des réfugiés. Le droit de revendiquer l'application et le respect du droit international. Les Palestiniens ont célébré jusqu'à dans les prisons, leur droit au retour. Ils ont rappelé à l'Occident, qui se targue de respect des droits de l'Homme et de la légalité internationale, sa lâcheté face à l'Etat sioniste. Partout sur les terres palestiniennes libres ou occupées, les Palestiniens ont défilé par milliers brandissant des drapeaux palestiniens, des répliques de clés symbolisant les maisons perdues des réfugiés et les noms des localités détruites lors de la «Nakba». A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, une sirène a retenti à la mi-journée pendant 65 secondes, en référence à ce 65e anniversaire. Quinze manifestants ont été blessés par des tirs de balles caoutchoutées de soldats israéliens près d'Ofer, selon des sources médicales palestiniennes. Un Palestinien a été touché par balle à la tête à Beit Oummar, près d'Al Khalil au sud de la Cisjordanie, a précisé la sécurité palestinienne. Aux soldats qui tiraient sur eux pour les disperser, les Palestiniens n'avaient, comme toujours, que leurs petits cailloux, symbole de leur inébranlable résistance. Les mêmes scènes se sont reproduites à Naplouse, à Al Qods, Al Charqia occupée et annexée en 1967, à la porte de Damas, principal accès à la Vieille ville, où une porte-parole de la police sioniste a annoncé 18 arrestations. A Ghaza, qui survit toujours malgré un blocus illégitime israélien, des milliers de personnes ont défilé à l'appel de l'ensemble des mouvements palestiniens, de la place du Soldat inconnu, dans le centre de la ville, au siège des Nations unies. Sur des banderoles on pouvait notamment lire : «Nous reviendrons dans les villages et villes palestiniens, peu importe combien de temps cela prendra, le droit au retour est sacré et inaliénable», ou «la Palestine est une terre arabe et islamique dont on ne peut céder un pouce.» Dans son discours commémoratif retransmis, mardi soir, par la télévision palestinienne, le président Mahmoud Abbas, lui-même un réfugié originaire de Safed dans le nord de la Palestine occupée, a souligné la bravoure et la ténacité de ses compatriotes. Les Palestiniens, affirme Abbas, ont «triomphé de ceux qui voulaient effacer leur identité et leur dénier leurs droits». «Nous sommes aujourd'hui un nombre et une réalité qui ne peut être ignorée», a-t-il ajouté, assurant qu' «il n'y a pas un Etat au monde, pas même les Etats-Unis, qui conteste notre droit légitime d'établir notre Etat indépendant sur notre territoire occupé en 1967». Ignorant la nouvelle offre de paix arabe formulée par les pays du Golfe, Abbas réaffirme le droit des Palestiniens d'avoir leur Etat dans les frontières de 1967. Les Palestiniens ne veulent plus être les dindons de la farce. On ne peut marchander indéfiniment sur leur dos. G. H.