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L'Algérie prépare une initiative contre le paiement de rançons aux terroristes Evoquant Tiguentourine, la sécurité aux frontières et les otages au Mali, Rezzag Bara déclare :
L'Algérie prépare, avec le soutien d'un certain nombre de partenaires, une initiative dans le cadre de la Stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme, visant à rendre «plus contraignante» à l'égard des Etats la prohibition du paiement de rançons aux groupes terroristes. «Certains pays, mettant en avant la préservation des vies des otages et, poussés par les très fortes pressions de leurs opinions publiques, ne veulent pas être contraints par un dispositif restrictif», a indiqué M. Rezzag Bara, qui était l'invité de la chaîne III de la Radio nationale. M. Bara a fait remarquer que la plupart des pays, y compris l'Algérie, soutenue notamment par la Grande-Bretagne, «estiment que si on paye les rançons, c'est la voie ouverte à encore plus de prises d'otages et à la facilitation du financement du terrorisme». Selon M. Rezzag Bara, cette initiative que lancera l'Algérie dans quelques mois, devra tenir compte des mutations du terrorisme, qui n'est plus le fait seulement des groupes d'extrémistes religieux mais aussi des trafiquants de drogue. En soulignant que le terrorisme confessionnel est en train de céder la place à d'autres formes de terrorisme, notamment le narco-terrorisme, Kamel Rezzag Bara a souligné qu'en raison de sa vulnérabilité, l'Afrique est le lit de cette mutation du terrorisme. Il précisera que, depuis 2003, plus de 150 millions d'euros de rançons ont été payés aux terroristes en Afrique. Selon lui, la Grande-Bretagne présentera lors du prochain sommet du G8 prévu en Irlande du Nord, une initiative pour ramener les autres pays du groupe à s'engager à ne pas verser des rançons aux groupes terroristes. Par ailleurs, l'invité de la Radio nationale s'est félicité de l'engagement pris par le Conseil de sécurité de l'ONU lors de sa réunion de lundi dernier où il s'est déclaré «résolu» à lutter contre le versement de rançons dans les prises d'otages en prenant acte du «Mémorandum d'Alger». Expliquant le Mémorandum d'Alger, M. Rezzag Bara a indiqué que l'Algérie et les Etats-Unis avaient engagé une réflexion, à Alger en 2012, qui a abouti à la rédaction de ce document contenant les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre des rançons par des terroristes et l'élimination des avantages qui en découlent. Il a ajouté que ce Mémorandum avait été adopté lors de la réunion du Forum global contre le terrorisme (Fgct) tenue à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) à la fin de l'année dernière. D'autre part, revenant sur l'attentat ayant ciblé le complexe gazier de Tiguentourine (In Amenas) en janvier dernier, M. Rezzag Bara a indiqué qu'«au plus haut niveau de l'Etat, l'orientation était claire. Il ne fallait pas que les terroristes réussissent leurs objectifs». Et à propos de la sécurisation des frontières du pays, M. Rezzag Bara a précisé qu'elle se faisait en «complète conformité» avec les accords conclus avec les pays voisins. Quant au sort des otages algériens enlevés au Mali, il dira que c'est une «préoccupation quotidienne» de l'ensemble des institutions et départements qui s'occupent de cette question «avec l'objectif de les ramener bientôt sains et saufs au pays», a-t-il affirmé. A. R. /APS