L'Algérie souhaite rendre "plus contraignante" à l'égard des Etats la prohibition du paiement de rançons aux groupes terroristes, a indiqué mercredi le conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezzag-Bara. Nous voulons rendre plus contraignant à l'égard des Etats la prohibition du paiement de rançons aux groupes terroristes", a déclaré M. Rezzag-Bara, invité de la chaîne III de la Radio nationale. Il a relevé que "certains pays, mettant en avant la préservation des vies des otages et, poussés par les très fortes pressions de leurs opinions publiques, ne veulent pas être contraints par un dispositif restrictif".
"Je crois que si nous voulons être dans la logique du rejet du financement du terrorisme il faut aller jusqu'au bout et rendre plus contraignante la prohibition du paiement de rançons aux groupes terroristes", a soutenu le conseiller à la présidence de la République.
Toutefois, M. Rezzag-Bara a fait remarquer que la plupart des pays, y compris l'Algérie soutenue notamment par la Grande-Bretagne, "estiment que si on paye les rançons, c'est la voie ouverte à encore plus de prise d'otages et à la facilitation du financement du terrorisme", indiquant à ce sujet que depuis 2003, environ 150 millions d'euros de rançons auraient été versés aux groupes de terroristes activant dans la région du Sahel.
"En prenant en considération l'aspect humain qui est très important, il est aussi central que les Etats prennent l'engagement de ne pas payer" les rançons aux groupes terroristes, a-t-il souligné. Dans ce contexte, M. Rezzag-Bara a fait savoir que la Grande-Bretagne présentera, lors du prochain sommet du G8 prévu en Irlande du Nord, une initiative pour ramener les autres pays du groupe à s'engager à ne pas verser des rançons aux groupes terroristes.
Par ailleurs, l'invité de la Radio nationale s'est félicité de l'engagement pris par le Conseil de sécurité de l'ONU lors de sa réunion de lundi dernier où il s'est déclaré "résolu" à lutter contre le versement de rançons dans les prises d'otages en prenant acte du "Mémorandum d'Alger".
"C'est une victoire qui vient renforcer les étapes que nous avons franchies depuis 4 ans quand nous avons lancé cette initiative pour l'incrimination des payements de rançons aux groupes terroristes", s'est-il réjoui.
Expliquant le Mémorandum d'Alger, M. Rezzag-Bara a indiqué que l'Algérie et les Etats-Unis avaient engagé une réflexion à Alger en 2012 qui a abouti à la rédaction de ce document contenant les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre des rançons par des terroristes et l'élimination des avantages qui en découlent. Il a ajouté que ce Mémorandum avait été adopté lors de la réunion du Forum global contre le terrorisme (FGCT) tenue à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) à la fin de l'année dernière.