Le ministre tunisien de la Culture, Mehdi Mabrouk, s'est engagé jeudi passé, à restituer aux autorités algériennes le masque de la Gorgone, «dès le parachèvement de certaines mesures légales» dans une déclaration à l'APS. Le ministre tunisien a ainsi souligné le fait que «le masque de la Gorgone est précieusement protégé par les services de son ministère et sera restitué aux autorités algériennes dès le parachèvement de certaines dispositions légales», rapporte l'APS. Le ministre tunisien de la Culture a également mis en exergue «la coopération étroite entre les deux pays en matière de préservation du patrimoine commun», tout en affirmant «la nécessité de multiplier les efforts pour approfondir la coordination et lutter contre les crimes de trafic des biens culturels». Mehdi Mabrouk a toutefois estimé que la restitution de ces pièces était soumise à certaines dispositions légales, réitérant encore une fois que le masque de la Gorgone était sous la protection du ministère de la Culture et de l'Institut national du patrimoine. Pour rappel, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a récemment lancé un véritable coup gueule suite au fait que ce masque de la Gorgone, une pièce archéologique rare a été le clou d'une exposition, organisée récemment à Tunis à l'occasion du mois du patrimoine et consacrée aux objets détournés par les proches de l'ancien chef de l'Etat. Cette énième réclamation des autorités algériennes, à travers la ministre de la Culture, a été faite, la semaine passée, en marge de l'inauguration d'un cycle de formation, dans le domaine de la protection du patrimoine culturel, lancé au profit de 40 éléments de la Sureté nationale. Khalida Toumi a dénoncé le vol de l'antiquité en ajoutant qu'«exposer cette pièce archéologique volée et réclamée par Alger est une violation des accords bilatéraux et des conventions de l'Unesco sur la récupération des biens culturels illégalement acheminés à l'étranger». Estimé à plus d'un million d'euros, le masque de la Gorgone figurait parmi 164 pièces archéologiques découvertes à l'intérieur de la maison de Sakher El Materi, gendre de Zine El Abidine Ben Ali, montrées dans un reportage diffusé par la chaîne Al Arabiya après la chute du régime de Ben Ali. L'ancien conservateur du musée d'Annaba, Saïd Dahmani, aujourd'hui à la retraite, a été parmi les premiers à reconnaître la pièce archéologique disparue du site antique d'Annaba, en 1996. Avant sa disparition, le masque de la Gorgone, ornait la façade d'une fontaine publique et faisait office d'exutoire d'une conduite d'adduction d'eau. Cette pièce archéologique de plus de 300 kg a été découverte en 1930 lors des fouilles effectuées par l'archéologue français Choupaut, près du site d'Hippone. Les autorités tunisiennes avaient promis en 2012 que ce masque allait être «restitué» à l'Algérie après le parachèvement des procédures légales. Le masque était conservé par les nouvelles autorités tunisiennes comme pièce à conviction dans un procès contre El Materi pour trafic de pièces archéologiques, ouvert en décembre 2011. Depuis, l'affaire a été jugée sans que le masque ne retourne en Algérie. S. B.