L'armée syrienne a affirmé hier, contrôler le cœur de Qousseir, cœur battant de la rébellion armée dans le centre du pays, au lendemain des déclarations du président Bachar-al-Assad martelant sa détermination à rester au pouvoir. La télévision d'Etat a annoncé la reprise de la ville et la poursuite des derniers terroristes qui s'y trouvaient toujours. «Si l'armée parvient à contrôler Qousseir, c'est toute la province de Homs qui tombe» aux mains du régime, estime Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires. L'assaut terrestre avait été lancé dimanche, après une série de raids aériens intensifs et de violents tirs d'artillerie et de mortier qui ont fait 30 morts, dont une femme et 16 rebelles, selon un nouveau bilan de l'Osdh. Des combats acharnés ont ensuite éclaté aux entrées de la ville défendue par la rébellion. Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition, a dénoncé «les tentatives de faire disparaître la ville et ses habitants de la carte» et appelé à une réunion urgente de la Ligue arabe en vue d'«arrêter le massacre». Cette offensive de l'armée syrienne intervient au lendemain de l'entretien de M. Assad à l'agence de presse officielle argentine Telam et au grand quotidien Clarin. Un entretien où il souligne son refus de quitter le pouvoir avant l'élection présidentielle de 2014. Le chef d'Etat syrien, contesté depuis plus de deux ans, a même laissé entendre qu'il pourrait prendre part à cette élection. «Démissionner, ce serait fuir», a affirmé M. Assad, estimant que «sur la question de savoir qui doit partir et qui doit rester (...) c'est le peuple syrien qui le déterminera lors de l'élection présidentielle de 2014». Quand à la conférence internationale, il n'a pas caché son scepticisme concernant ses résultats. M. Assad a accusé les pays soutenant le «terrorisme» et «de nombreux pays occidentaux» de ne pas vouloir une solution politique en Syrie. Il a néanmoins «bien accueilli le rapprochement américano-russe», sans préciser si son régime comptait se rendre à cette conférence. De son côté, l'opposition, qui décidera le 23 mai de sa participation, a estimé que le silence de la communauté internationale sur l'assaut de Qousseir risquait de «faire perdre tout sens à toute conférence et à tout effort de paix». M. S.