Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les relations algéro-allemandes ont enregistré ces dernières années «un saut qualitatif», a estimé hier l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, M. Johannes Westerhoff. Néanmoins, il ne se réjouit pas de cette évaluation. A ses yeux, «c'est insuffisant» : l'Allemagne importe d'Algérie 1% de ses besoins en énergie. Le marché algérien ne représente qu'une infime partie du partenariat entre les deux pays. Si les Allemands ont opté ces dernières années pour l'Algérie, c'est parce qu'elle représente «un pont entre l'Europe et l'Afrique», mais aussi, souligne l'ambassadeur, parce que «l'Algérie a un poids et un rôle à jouer dans le concert des nations». Pour cela, le gouvernement allemand veut une coopération dans tous les domaines possibles : «Nous sommes près d'inclure tous les domaines dans notre partenariat : politique, économique, culturel, stratégique, militaire et même l'armement.» Les Allemands font des «concertations régulières» avec leurs homologues algériens, notamment dans tout ce qui a une relation avec «les domaines judiciaire, policier et les services», ajoute-t-il. Sur la question de l'armement, l'orateur n'a pas mâché ses mots, soulignant que les Allemands sont prêts à coopérer «au-delà des livraisons» notamment en matière «de formation et de transfert de technologies». A une question sur le projet de l'union de la Méditerranée à l'égard duquel l'Allemagne s'est montrée réticente, il a préféré nuancer sa réponse, assurant qu'il «n'est pas facile d'être diplomate et clair». Pour lui, «la pomme de discorde» dans ledit projet, c'est qu'on «veut limiter le projet à une partie de l'Europe». «Le projet est important mais à quoi bon faire de la ségrégation… Le projet ne peut pas réussir sans l'Algérie», a-t-il dit en réponse à une question dans ce sens, affirmant que «les concertations entre les responsables algériens et allemands sur la question ont dégagé une grande convergence». Evoquant le dossier de la circulation des personnes entre les deux pays, M. Johannes Westerhoff a indiqué que, l'année dernière, sur un nombre total de 10 000 demandes de visa, ses services ont répondu favorablement à 7 500, ce qui représente 80% des demandes. A la lumière de ce chiffre, l'ambassadeur a indiqué que ses services «essayent de comprendre les causes des demandes» afin de mieux les traiter, affichant «une volonté de s'ouvrir pour faciliter le contact» entre les deux pays, notamment en trouvant «un juste équilibre pour les hommes d'affaires, les étudiants», «définir des catégories supplémentaires» et «le développement de schémas pour la facilitations des échanges». Abordant les questions économiques, l'ambassadeur a mis en exergue le partenariat existant entre les deux pays. Selon les chiffres fournis, le nombre des entreprises allemandes activant en Algérie est d'environ 150. Pour les échanges commerciaux, en 2007, les exportations de l'Allemagne vers l'Algérie sont évaluées à 1,76 milliard d'euros. Ces exportations sont essentiellement des machines, des véhicules, des produits électroniques et chimiques, ce qui fait que l'Allemagne est le cinquième fournisseur de l'Algérie, informe l'orateur. Pour les importations de l'Allemagne, elles sont chiffrées à 1,38 milliard d'euros, provenant en majorité du secteur pétrolier. Outre les activités économiques dévoilées, le directeur général de la Chambre algéro-allemande, M. Andreas Hergenröther, a déploré l'absence d'antennes de l'ANDI, de l'ANGEM, de l'Algex, etc. à l'étranger, articulièrement, en Allemagne. Sur un autre registre, il est utile de signaler la participation allemande à la Foire internationale d'Alger. Le pavillon allemand réunira, lors de cet événement, une cinquantaine d'exposants. Selon les informations fournies, l'essentiel de «l'offre qui sera disponible au sein du pavillon se compose de matériels de génie civil, de véhicules industriels et de machines outils». S. B. Un centre d'appels pour informations L'ambassade d'Allemagne a annoncé, hier la mise en place d'un centre d'appels à partir du 8 juin prochain. Il sera joignable sous le 3615 et permettra aux demandeurs de visa d'avoir les informations nécessaires sur la constitution du dossier, la légalisation des actes d'état civil. Il donnera également des rendez-vous pour le dépôt de demandes de visa. Ce centre, «géré par une entreprise algérienne», indique le document, «vise le perfectionnement des services du consulat», notamment la durée de traitement des dossiers qui variera de 10 à 12 jours.