Vingt-cinq cas de tuberculose bovine ont été découverts par les services de l'inspection vétérinaire de la wilaya d'Annaba suite à des dépistages sur le cheptel durant les quatre premiers mois de l'année 2013. Les analyses effectuées au niveau d'exploitations localisées dans les communes de Chorfa, El Eulma et Berrahal ont révélé des foyers infectés par cette bactérie (Mycobacterium bovis), responsable de cette zoonose qui peut se transmettre à l'homme par la consommation des laits ou de la viande des bêtes atteintes. Les services de l'inspection vétérinaire ont isolé les bovins malades avant de procéder à leur abattage en présence des éléments de la Gendarmerie nationale, conformément à la réglementation, et ce pour éviter la contamination et la propagation de cette maladie dangereuse. Ces mesures se heurtent au refus des paysans qui voient là une perte énorme au niveau de leur exploitation, même si la loi prévoit l'indemnisation des exploitants à hauteur de 30% de la valeur bouchère de l'animal abattu. Et donc ce chiffre de 25 cas de tuberculose bovine (on ne parle même pas de brucellose) n'est pas fiable dans la mesure où les éleveurs se dérobent à tout dépistage préférant cacher leurs bêtes de crainte de les voir abattues. Cette situation entraîne de graves conséquences puisque les bovins sont vendus dans les marchés aux bestiaux et se retrouvent dans d'autres exploitations qui vont à leur tour être contaminées. Ceci en plus de la vente des laits au bord des routes sans aucune forme de contrôle, du lait qui peut être contaminé. Selon M. Benkaidia Mohamed Salah, docteur vétérinaire, le lait contaminé même bouilli ne vient pas à bout de la bactérie responsable, il faut qu'il soit pasteurisé. La viande d'une bête atteinte de tuberculose est impropre à la consommation puisqu'elle peut transmettre la maladie à l'homme. «Actuellement, il y a recrudescence de la tuberculose. Le nombre de malades traités a augmenté au niveau des hôpitaux. A mon avis le fait d'abattre quelques bêtes çà et là ne règle pas le problème, il nous faut une identification nationale de tout le cheptel bovin et caprin de sorte que l'inspection vétérinaire de toute wilaya sache exactement le nombre de bêtes sur son territoire. Toutes les bêtes auront des boucles d'identification portant un numéro et là il ne sera plus possible de soustraire un seul animal au dépistage. C'est de cette façon là et uniquement de cette façon qu'on peut éradiquer totalement et la tuberculose bovine et la brucellose, deux zoonoses dangereuses. Les Algériens pourront alors consommer du lait indemne et de la viande saine», nous-a-t-il déclaré. M. R.