Le terrorisme international a encore frappé en Inde, ciblant précisément des étrangers occidentaux. Les attaques terroristes de Bombay ont fait plus d'une centaine de morts et environ 300 blessés. Pour le président du Parlement européen, Hans Pottering, «ce crime ne peut en aucun cas être toléré. Le terrorisme est l'une des plus grandes menaces pour la sécurité, la stabilité et les valeurs démocratiques de la communauté internationale». La communauté internationale qui a pris connaissance, ce jeudi 27 novembre, de l'ampleur de ces attaques, a pris en même temps connaissance de la capacité de nuisance de la nébuleuse terroriste internationale et, partant, de la nécessité impérieuse d'une stratégie internationale impliquant tous les Etats pour lutter contre ce phénomène transnational qui les interpelle sans exception. Ce qui suppose, avant tout, une réelle volonté politique de tous ces Etats à combattre ce «mal du siècle» en s'attaquant à tout ce qui pourrait l'alimenter, l'encourager, voire le justifier. Les connexions avérées d'autres phénomènes, comme la criminalité organisée, le trafic de drogue, d'armes… avec le terrorisme incitent, en effet, tous les régimes à une lutte sans merci contre les réseaux locaux en mèche avec ceux d'Al Qaïda. Lesquels réseaux s'adonnent à ces trafics enrichissants tout en fournissant l'argent nécessaire à la survie et aux activités des groupes terroristes. Ce qui se passe dans la région du Sahel est assez significatif de cette imbrication des intérêts en même temps que ses conséquences néfastes sur la stabilité des pays de la région et du bien-être de ses populations. Les attaques perpétrées ce jeudi à Bombay sont, quant à elles, venues rappeler la sensibilité de cette région particulièrement vulnérable d'Asie, nourrie notamment par les frictions indo-pakistanaises en raison du différend qui les oppose sur le Cachemire. L'idéologie islamiste qui s'y est développée jusqu'à prendre les allures sanglantes d'un islamisme terroriste est là pour rappeler cette réalité : que le Cachemire pouvait même être un prétexte à une guerre nucléaire sur fond de terrorisme islamiste, de guerres de religions et ethniques, de pauvreté… Entre autres défis à l'internationale sur lesquels sera interpellée la nouvelle administration de Barack Obama figure justement en priorité celui de la maîtrise, à défaut de l'extraire, du mal terroriste, les Etats-Unis d'Amérique ayant pris les rênes de la locomotive de lutte contre ce phénomène transnational. Jeudi, le jour même des attentats de Bombay, l'Union européenne se concertait à Bruxelles sur la mise en place d'un «mécanisme de détection précoce des suspects d'activités liées au terrorisme et à la criminalité organisée». Il faudrait sans doute beaucoup plus pour dissuader les principaux stratèges des attaques terroristes de renoncer à leur dessein de distiller la terreur partout dans le monde. Sans doute, une volonté toute aussi forte de dire non à la mort partout aussi… dans le monde. M. C.