Les maladies neurologiques sont de plus en plus fréquentes dans notre pays alors que les structures de prise en charge s'avèrent insuffisantes. L'Alzheimer commence à se faire connaître parmi la population ainsi que la maladie de Parkinson, un peu moins méconnue par rapport à la première, alors que beaucoup ne connaissaient des affections neurologiques que l'épilepsie. Le retard enregistré dans le traitement de ces pathologies est énorme, que ce soit en termes d'infrastructures ou en termes de traitement. Elles continuent à être considérées comme étant des maladies rares alors que leur prévalence dans le pays a pris de l'importance, à tel point que les spécialistes ont commencé à s'inquiéter des lacunes dont souffre le secteur de la santé dans ce domaine. Des alertes sont lancées régulièrement par ces derniers (les spécialistes) pour la création de centres d'urgence pour les personnes atteintes, vainement semble-t-il puisque celles-ci en souffrent en silence et accompagnées dans leur difficile parcours uniquement par leurs proches. Que ce soit pour la sclérose en plaques, l'épilepsie, la maladie de Parkinson ou l'Alzheimer, les moyens manquent cruellement. Les autorités sanitaires n'ont vraisemblablement pas avancé dans la manière d'appréhender celles-ci, laissant la fatalité s'en occuper, ne se distinguant en rien de la mentalité des générations anciennes qui s'en remettaient au destin. Les séminaires se multiplient, mais ce sont surtout des occasions pour le corps médical de brosser un état des lieux pas du tout reluisant et de faire état de leur impuissance face à l'absence de moyens. Il est désolant que l'on n'ait pas de statistiques fiables quant au nombre de personnes atteintes de troubles neurologiques dans notre pays, les chiffres disponibles évoquant plutôt séparément ces affections et de manière aléatoire. Ce qui est sûr, c'est que certaines d'entre elles sont létales, telles que les AVC et l'Alzheimer. Dans le monde, ce sont 6,8 millions de personnes qui meurent chaque année des suites de troubles neurologiques, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui révèle que «les troubles neurologiques, qui vont de l'épilepsie à la maladie d'Alzheimer en passant par les accidents vasculaires cérébraux et les maux de tête, affectent près d'un milliard d'habitants de notre planète», indiquant que «les troubles neurologiques incluent également les traumatismes cérébraux, les neuroinfections, la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson». Il y est également mentionné que «sur le milliard de personnes affectées dans le monde, 50 millions souffrent d'épilepsie et 24 millions de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences». Le vieillissement de la population mondiale risque d'accroître l'impact des troubles neurologiques, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Selon le même rapport de l'OMS, «l'accès à des soins appropriés est difficile pour bien des personnes atteintes de troubles neurologiques, pour leurs familles et pour les personnes qui s'en occupent». Cette organisation mondiale préconise l'intégration des soins neurologiques dans les soins de santé primaires, indiquant que pour de nombreux malades, le recours aux soins de santé primaires constitue le seul moyen d'avoir accès à des soins médicaux. Une utopie dans un pays où l'on ne se soucie pas de prendre en charge correctement les malades, quel que soit le type d'affection dont ils sont atteints. R. M.