Les sports collectifs en Algérie, hormis le football bien sûr, sont complètement délaissés. Depuis le début des années quatre-vingt- dix, plusieurs clubs ont disparu, ou ont été réduits à une sorte de présence épisodique. Certains ont dégringolé très bas, d'autres survivent à coups de sacrifices consentis par certains bénévoles, lesquels, par amour de leur club ou de la discipline, tentent de faire perpétuer la pratique d'un sport donné. Autorités locales, sponsors ou dirigeants de club ne pensent qu'au football. Un sport qui, malgré tous les moyens dont il dispose -plusieurs dizaines de milliards circulent dans le championnat national chaque année et, plus grave encore, loin de tout circuit formel en général- n'offre ni les résultats ni le spectacle attendus par des centaines de milliers d'amoureux de la balle ronde. On a sacrifié plusieurs disciplines au détriment du football sans pour autant que ce dernier s'illustre de manière positive. Des disciplines qui faisaient, jadis, la fierté de l'Algérie, sont en net recul, pour ne pas dire complètement déstructurées. Que dire du handball algérien actuel ? Pourquoi l'Egypte ou la Tunisie ont-elles pu s'arrimer avec le niveau international et «bousculer», dans les différentes compétitions internationales, les nations les plus avancées dans ce sport, et l'Algérie, qui pourtant était, il y a plusieurs années, peut-être meilleure que ces deux pays africains, se qualifie-t-elle difficilement au championnat mondial ? Pour répondre à cette question, du moins en partie, il n'y a qu'à voir le nombre de clubs disparus au niveau local. Et ceux qui existent toujours trouvent des difficultés à faire vivre leurs petites catégories. Le même constat peut être fait à propos du volley-ball ou du basket-ball. Si les volleyeuses algériennes ont pu briller en arrachant une qualification aux jeux Olympiques de Pékin, qui se sont déroulés durant l'été dernier, cela ne veut nullement dire que c'est le résultat d'une meilleure prise en charge de ce sport à la base. Certes, la Fédération algérienne de volley-ball a effectué un excellent travail en mobilisant les moyens nécessaires pour que la sélection algérienne féminine arrive à ce stade, mais cette discipline n'est pas, pour autant, mieux «vulgarisée» au niveau local. Pour ne citer que la capitale, le volley-ball est absent dans une bonne partie des communes algériennes. La chose est encore plus compliquée pour ce qui est justement des sections féminines. En plus du «laisser- aller» dont est victime le sport féminin, les «préjugés» qui existent dans une certaine catégorie de la société font que son développement est beaucoup plus difficile. Et là, on peut dire que, normalement, c'est l'école qui en serait le moteur ou la locomotive. Le constat a été fait, à maintes reprises, par tous les acteurs du mouvement sportif national. Des initiatives sont prises, de temps à autre, pour tenter de redynamiser le secteur à la base. Cette année, les ministères de la Jeunesse et des Sports et de l'Education nationale ont relancé les classes «sport-études» à travers une trentaine de wilayas. Une action «salutaire», ou du moins qui permettra à des milliers de jeunes élèves férus de sport de s'adonner à leur discipline favorite et d'avoir une chance, quelle que soit la localité d'où ils sont issus, de s'illustrer. En plus du fait que la pratique sportive massive va permettre l'émergence de talents qui vont «renforcer» les clubs de l'élite et, par conséquent, les sélections nationales, elle va surtout faire en sorte que des jeunes puissent avoir une occupation qui va faire éloigner des «problèmes» de la rue auxquels ils sont confrontés quotidiennement. C'est dans cette optique que l'entreprise nationale Sonatrach a ouvert des écoles de football pour les plus jeunes à travers plusieurs wilayas du pays. En dernier lieu, il faut dire que ces sports collectifs souffrent, d'une manière générale, à quelques exceptions près -à l'exemple de la Sonatrach qui prend en charge comme il se doit le handball ou le basket-ball ou bien de quelques rares autres clubs comme le NRB Staouéli pour le basket-ball qui dispose de moyens relativement conséquent par rapport aux autres équipes- d'un manque flagrant de financement. Les clubs de l'élite, dont les budgets sont très importants atteignant dans certains cas les vingt milliards, n'ont d'yeux que pour le football. Des clubs qui, quelquefois, sont pourtant mieux «représentés» par les autres disciplines. Ceux-là doivent impérativement revoir leur logique. Tout comme les différents responsables, locaux ou nationaux, qui doivent réagir, en mettant les moyens adéquats pour la relance des sports collectifs. A. A.