De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Si la troisième édition du Festival culturel arabo-africain de danses folkloriques de Tizi Ouzou s'est déroulée globalement dans de bonnes conditions, elle a cependant montré des lacunes que les organisateurs, que ce soit au niveau local ou national, devraient vite la prendre en charge s'ils ne veulent pas que cette manifestation, qui commence à prendre de l'ampleur, ne tombe dans la monotonie et la morosité. Et s'ils veulent que le festival atteigne l'aura qu'a eue en son temps le défunt Festival international des danses populaires qui avait fait le bonheur de la population de Tizi Ouzou pendant des années et ce, sous l'égide de la direction de wilaya de la jeunesse et des sports. Le premier couac est l'instabilité que connaît la programmation des activités, donnant ainsi l'impression que le bricolage est plus présent dans l'organisation que le pragmatisme et la méthode. En effet, les trois éditions servies au public ont eu lieu dans des périodes différentes de l'année, janvier 2007, juillet 2007 et novembre 2008 respectivement. Il est inutile de signaler que seule la seconde édition a eu lieu pendant la saison estivale. La meilleure période pour ce genre de manifestations où le climat et la longueur de la journée encouragent les sorties en famille et entre ami(e)s. Il y a également la question primordiale du manque d'espace, ce festival international se déroulant dans la salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, trop exiguë pour une manifestation de cette envergure, surtout quand on affiche la volonté de faire partager ces spectacles au maximum de citoyens. Une salle de mille personnes ne peut être adéquate pour l'organisation d'un festival censé en attirer des milliers comme, la comparaison est tellement difficile à éviter, lors du Festival international des danses populaires qui attirait chaque soir des milliers de familles au stade du Premier Novembre. Pour les centaines de personnes ayant assisté ces derniers jours au beau spectacle présenté par les troupes, il était très facile de constater la nostalgie des années d'or des danses populaires où l'engouement de la population, nombreuse tous les soirs, était visible à l'œil nu. A l'époque, les tribunes du stade du Premier Novembre étaient toujours bondées de familles venues admirer les beaux spectacles qu'offraient les troupes. Et trouver une solution à cette question d'exiguïté devrait être l'une des priorités des organisateurs au ministère de la Culture et de la direction du même secteur dans la wilaya de Tizi Ouzou dont la mission est aussi de se pencher sur l'autre facteur qui laisse la population à l'écart d'un festival organisé pourtant pour elle, celui de l'horaire des spectacles et même des galas artistiques programmés juste après. Effectivement, les spectacles présentés par les troupes nationales et étrangères durant l'après-midi ne sont suivis que par quelques centaines de personnes, dont une partie est constituée de participants. Et ce ne sont pas les cent dinars de droit d'accès qui ont fait fuir les citoyens, lequels ne demandent qu'à échapper à la routine quotidienne et au stress de la vie. En réalité, la programmation des spectacles d'un festival international pendant l'après-midi est une action irréfléchie dans la mesure où peu de gens sont libres à ces moments de la journée, d'où la nécessité de revoir ce paramètre en programmant de préférence les activités du festival durant la soirée pour que tous les citoyens puissent avoir une chance d'assister au moins à certains des spectacles présentés. Et pour «réformer» ce festival qui commence à avoir de l'envergure, le secteur de la culture pourrait toujours solliciter la contribution de celui de la jeunesse et des sports, qui a acquis de l'expérience dans l'organisation de festivals, surtout que ce secteur dispose de moyens humains plus importants, notamment à travers les ligues et les établissements de jeunes qu'il chapeaute à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou. Les responsables de la culture pourront certainement trouver d'autres moyens d'améliorer l'organisation et le déroulement du Festival arabo-africain de danses folkloriques. Ce serait pour la quatrième édition ? En juillet 2009 ?