Le Front Polisario mène actuellement une offensive diplomatique en direction des instances internationales, notamment les Nations unies et le Conseil de sécurité, en vue de faire avancer le dossier sahraoui, qui se trouve dans l'impasse. Faisant suite à la visite qu'il a effectuée la semaine dernière à Washington, durant laquelle il avait rencontré des responsables du département d'Etat américain, des représentants du Congrès ainsi que des ONG américaines, dont celles des droits de l'Homme, le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a eu, lundi à New York, des entretiens avec Ban Ki-moon ainsi qu'avec le président du Conseil de sécurité, Sir Mark Lyall Grant (Grande-Bretagne), dans l'objectif de faire avancer le dossier sahraoui et d'examiner la question des droits de l'Homme des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental. Lors de ses entretiens à New York lundi, avec le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui ont eu lieu en présence notamment de son envoyé personnel, Christopher Ross, le président Abdelaziz a réaffirmé «l'engagement constant du Front Polisario, en tant que partenaire des Nations unies dans leurs efforts en vue du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, en faveur d'une paix juste et durable sur la base du respect des droits légitimes du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance». Et tout en soulignant la dégradation, depuis le 4 mai dernier, de la situation des droits de l'Homme dans le territoire, déplorant le manque de fermeté du Conseil, le président Abdelaziz a appelé le SG de l'ONU à tout faire pour mettre un terme à cette situation et pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines et notamment ceux de Gdeim Izik. Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué l'engagement continu du Front Polisario de privilégier la voie du dialogue et a fait part au président sahraoui de son attention soutenue à la question des droits de l'Homme du peuple sahraoui. En outre, il a réaffirmé l'engagement des Nations unies «à aider les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, à aboutir à une solution qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions de l'ONU». Particulièrement attentif aux propos tenus par son interlocuteur sahraoui, le Secrétaire général de l'ONU a soutenu que la question des droits de l'Homme restait un élément primordial de tout règlement global du conflit et a souligné «son fort intérêt à l'égard des droits de l'Homme au Sahara occidental». De surcroît, il a exprimé sa préoccupation quant à la frustration croissante générée par l'absence d'un règlement du conflit. Le président sahraoui a également eu des entretiens lundi, avec le président du Conseil de sécurité, Mark Lyall Grant, qui est le Représentant permanent du Royaume-Uni à l'ONU. En abordant les derniers développements de la question du Sahara occidental depuis l'adoption de la résolution 2099 du Conseil de sécurité en avril dernier, le président du Conseil de sécurité a réaffirmé l'engagement de cette instance de l'ONU à poursuivre ses efforts en vue d'une solution garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et pour le respect des droits de l'Homme. M. Abdelaziz, quant à lui, a souligné au président de l'organe de décision de l'ONU que l'obstacle principal qui entrave encore l'action de paix de l'ONU au Sahara occidental demeure «le manque de volonté politique» du Maroc. «Ceci exige une implication ferme et soutenue du Conseil de sécurité pour consolider l'action de l'ONU et pour assurer la surveillance des violations des droits de l'Homme dont sont victimes les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental», a-t-il relevé lors de ses discussions avec M. Grant. Cette série d'entretiens a lieu au moment où la commission de décolonisation des Nations unies a entamé, lundi, l'examen des questions de décolonisation dont celle du Sahara occidental, selon l'agenda de la session de juin, qui dure deux semaines. Selon l'agence de presse sahraouie SPS, la commission de décolonisation des Nations unies a évoqué lors de sa réunion la mise en œuvre de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux et l'analyse de la situation dans 16 territoires non autonomes. Les travaux de la quatrième commission des Nations unies ont été caractérisés, souligne-t-on, par l'examen de la question du Sahara occidental à travers l'examen de «l'adoption» d'un mécanisme onusien de contrôle et de protection des droits de l'Homme au Sahara occidental dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes et éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, en effet, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975. A. R.