Une soirée dédiée au diwan sous toutes ses formes d'expression entre sacré, profane et fusion a été animée, mardi soir à Béchar, par des troupes venues de Ghardaïa, Oran, Sidi Bel Abbès et Alger. Organisée dans le cadre de la compétition officielle de la 7e édition du Festival culturel national de musique diwan, cette avant dernière soirée de compétition a été marquée par un style de diwan particulier et peu connu du grand public, le Dandoune de Ghardaïa. Cette confrérie diwan du M'zab tire son nom d'un grand tambour du même nom, joué d'une seule baguette, qui constitue la spécificité majeure du style par rapport aux autres confréries. Sur scène, la troupe Dandoune a présenté un spectacle proche du rite traditionnel en gardant les mêmes tenues, la même danse Koyo et en choisissant des bordjs originaux, comme Megzou servi par un jeu de gumbri puissant et limpide. La troupe Gnawa El Bahia d'Oran a, quant à elle, brillé par sa présence sur scène, ses costumes, confectionnés par le mâallem lui-même, ainsi qu'une chorégraphie légère durant laquelle le danseur changeait de tunique à chaque bordj. Cependant, les connaisseurs et les mâallim (Pl. de mâallem, maître) présents avaient relevé que le danseur ne respectait pas les couleurs correspondant à chaque bordj selon le rite, ce qui a entaché la représentation de la troupe. Pour sa part, la troupe Noudjoum Ed Diwan de Sidi Bel Abbès, menée par le mâallem Youssef, a présenté sur la scène du stade En Nasr une expérience de fusion musicale très prometteuse en introduisant un saxophone et une derbouka à son ensemble tout en se plaçant à l'avant de la scène par rapport à ses musiciens, contrairement à la majorité des troupes qui jouent en rang. Même si le mâallem Youssef a décidé de passer du rite à la fusion jazzy, franchement inspirée des expériences du Festival gnawa musiques du monde d'Essaouira (Maroc), son expérimentation reste néanmoins bien conçue et homogène tout en préservant l'âme du diwan et sa prestance de mâallem. Bien que beaucoup de puristes ne partagent pas son choix, le programme de «Noudjoum Gnawa» reste le fruit d'un long travail de recherche et de composition musicale. Invité de la soirée, le groupe algérois Ouled Haoussa, lauréat du premier prix de la troisième édition du festival, a lui aussi donné dans la fusion avec une multitude de styles musicaux comme le reggae, le jazz ou le latino grâce à l'apport de la batterie, de la guitare et de la basse. Plus que trois troupes encore en compétition à ce 7e festival culturel national de musique diwan, ouvert vendredi dernier à Béchar, avant que le jury, présidé par Brahim Bahlouli, ne délibère et présente son palmarès, aujourd'hui, jeudi, lors d'une soirée qui sera animée par le groupe Gâada diwan Béchar. APS