Amara Benyounès, chef du MPA, qui croit à une candidature d'Abdelaziz Bouteflika en 2014, dispose visiblement de deux sous-options en perspective de l'échéance présidentielle du printemps prochain. Tout en refusant d'entendre parler d'un Abdelaziz Bouteflika politiquement finissant en raison de son état de santé, Amara Benyounès a révélé, mardi dernier, que son parti «soit il présenterait un candidat, soit il appuierait une autre candidature». Ceci bien sûr dans le cas où Abdelaziz Bouteflika ne serait pas concerné par la compétition électorale. Autrement dit, une candidature d'Amara Benyounès n'est pas à écarter, tout comme un appui du MPA pour le candidat du pouvoir n'est pas improbable. Invité du 5e direct de la web radio Maghreb M, du site Maghreb Emergent, le patron du Mouvement populaire algérien n'a pas tari de soutien à l'égard du chef de l'Etat, jusqu'à perdre son calme quand les questions d'El Kadi Ihsane, directeur du site Maghreb Emergent, et de Hacen Ouali, du quotidien El Watan, le mettaient dans la gêne. Il se contenta dès lors de botter en touche en désignant «le microcosme algérois» qui serait le seul à s'interroger sur le fonctionnement de l'Etat en l'absence du Président. Tout comme il qualifia l'Algérie «de seul pays stable dans la région». Il faut souhaiter que cette impression de stabilité ne cache pas une réalité de statu quo aux conséquences lourdes à gérer. Amara Benyounès s'est montré ainsi très offensif à l'égard de ceux qui réclament l'application de l'article 88 de la Constitution. Pour lui, «ces gens souhaitent tous un coup d'Etat médical». Or, déclarera-t-il, «le Président rentrera quand il se sentira mieux». Sur sa lancée, l'invité de Maghreb Emergent ajoutera que «le pays est doté d'institutions qui accomplissent leurs rôles». Devant le déficit de communication qui marque l'hospitalisation du président Bouteflika, Amara Benyounès dit s'en tenir aux seules déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Je suis informé par le Premier ministre», annonce Benyounès pour qui «il y a dérapage dans cette volonté à faire appliquer l'article 88 sans se référer à son bulletin de santé». Il n'a pas, par ailleurs raté, l'occasion de répondre aux voix qui réclament une période de transition. A ce propos, le dirigeant du MPA a défendu l'idée que «les échéances seront respectées». Et que «la révision de la Constitution aura lieu au moment opportun et que les élections présidentielles auront lieu le mois d'avril prochain». Sur le volet économique, Benyounès a souligné que «l'économie de marché s'est imposée à tout le monde, y compris la Chine». L'Algérie n'a pas de choix, note l'intervenant, ajoutant cependant que l'Algérie a aussi un héritage, qui lui exige de protéger le secteur public. A. Y.