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Un ouvrier de 17 ans dans un état critique après l'effondrement d'un auvent à Alger Centre à la rue Didouche Mourad suite à des travaux de démolition des extensions illicites
Au 64, rue Didouche Mourad à Alger, juste en face des arrêts de bus de Meissonnier, une chute brutale d'un balcon a failli tuer trois hommes. Un adulte de 55 ans, un jeune de 20 ans et un autre de seulement 17 ans. Les deux premiers s'en sont sortis avec quelques fractures et blessures mais le jeune de 17 ans est en danger. Il a reçu un morceau de béton sur la tête et il se trouve dans un état critique. Evacué en urgence à l'hôpital Mustapha Pacha, il a été orienté vers le service réanimation et devrait subir une intervention chirurgicale dans les minutes qui suivront. «L'accident s'est produit aux environs de 13 heures. J'étais là à attendre le bus. C'est trop triste ce qui est arrivé au jeune de 17 ans. J'espère qu'il ira mieux» rapporte un autre jeune, 27 ans. Et ce dernier de dénoncer avec force le fait que des entreprises emploient des mineurs sans leur assurer, de surcroît, un minimum de sécurité ni de confort : «C'est un mineur, il ne faudrait pas l'accepter dès le départ même s'il insiste et dit qu'il a vraiment besoin de travailler. Il faut voir dans quelles conditions on fait travailler ces enfants! Quelle efficacité ont-elles les lois dans ce pays?». Abdelhakim Bettache, maire d'Alger Centre, était sur place pour voir de près ce qui s'est passé sur les lieux de l'accident. «Je les ai prévenus. Je leur ai dit qu'il y a un grand risque que ça tombe un jour ou l'autre sur des citoyens innocents». En fait, il ne s'agit pas d'un balcon mais plutôt d'un auvent (petit toit en saillie) sur la façade d'un local commercial. Un auvent construit, il y a au moins une trentaine d'années mais considéré, depuis toujours, comme une extension illicite. «C'est une extension illicite. Elle ne fait pas partie de la construction initiale. Ces extensions n'étaient pas là à l'époque de la France. Ce sont les Algériens qui les ont rajoutées pour embellissement, croient-ils ou pour se protéger du soleil. D'ailleurs, y en a beaucoup comme cela, ici à la rue Didouche Mourad, à la rue Larbi Ben M'hidi et autres.» Le maire d'Alger Centre indique qu'une opération de démolition de ces auvents est en cours depuis quelques jours. «Cela rentre dans le cadre de la réhabilitation des façades des grandes rues d'Alger. Les services de l'APC effectuent eux mêmes les travaux quand il s'agit de locaux fermés. Dans les autres cas, la démolition est à la charge des propriétaires.» A son tour, le propriétaire fait appel à un entrepreneur mais, relèvent des citoyens, «apparemment, il n'a pas fait le bon choix. Il faut des gens expérimentés, des professionnels». Ceci, pour une raison évidente, précise, à son tour, le P/APC d'Alger Centre : «Ce sont des constructions trop fragiles. Il a suffi d'un petit faux mouvement et voilà le résultat.» Heureusement que l'espace où s'est produit l'accident était interdit d'accès aux passants bien avant que l'auvent ne tombe sur la tête des malheureux ouvriers. K. M.