Le spécialiste en hématologie, le Pr Mohamed Bradai, a plaidé, mercredi dernier à Alger, pour la mise en place d'un programme national multidisciplinaire de lutte contre la drépanocytose, pour réduire sa fréquence et limiter ses complications. «Le seul moyen de réduire la fréquence de la drépanocytose est d'instaurer un programme national multidisciplinaire de lutte contre cette maladie impliquant l'ensemble des professionnels de la santé», a suggéré le Pr Bradai, du service d'hématologie du CHU de Blida, lors d'une de son intervention au forum du quotidien DK News consacré à cette pathologie. La drépanocytose est la maladie génétique et héréditaire la plus répandue dans le monde. Elle affecte la synthèse normale de l'hémoglobine contenue dans les globules rouges. Le Pr Baradai a estimé que ce programme national de lutte contre cette maladie génétique «doit s'articuler autour de la généralisation des tests de dépistages prénuptiaux, la création d'un centre national de prise en charge de cette pathologie et l'organisation de formations continues au profit des médecins et des paramédicaux». Ce plan national aura pour objectif d'identifier les couples porteurs de la maladie, à travers les tests de dépistage, et de les sensibiliser sur le risque de transmission à leurs enfants de cette affection génétique, a-t-il encore expliqué. Il est aussi question, a-t-il dit, du bon suivi des malades dans des centres adaptés pour éviter les complications drépanocytaires liées, notamment aux insuffisances cardiaques, aux néphropathies, aux problèmes oculaires et auditifs et aux insuffisances respiratoires. Selon ce spécialiste, certaines régions du pays (l'est et le centre) sont plus touchées par cette maladie que d'autres, en raison de la fréquence des mariages consanguins. A ce propos, le Pr Bradai a recommandé l'introduction des tests prénuptiaux pour détecter les porteurs sains et les tests néonatals pour éviter les décès des enfants malades au cours des cinq premières années, durant lesquels le risque de mortalité est le plus important. Les malades atteints de la drépanocytose sont souvent exposés aux infections multiples d'où la nécessité d'une cure antibiotique et d'une vaccination contre les agents pathogènes, a expliqué le Pr Bradai. Concernant les formes graves de cette maladie, un type d'anticancéreux a donné ses preuves dans le traitement de la drépanocytose et a permis, selon le spécialiste, de réduire considérablement les crises douloureuses chez les malades. La greffe est également un moyen thérapeutique qui est prescrit pour les malades ne répondant à aucun autre traitement, à condition de trouver un donneur compatible, a-t-il souligné. APS