De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les robes noires poursuivent leur boycott par rapport aux deux affaires enrôlées près le tribunal de Constantine et aux délits du tribunal correctionnel de Ziadia. Par cette proscription, le bâtonnat de Constantine aura mis à l'œuvre sa décision entérinée jeudi dernier se résumant à faire l'impasse sur la session criminelle jusqu'à l'obtention de garantie palpable de la cour quant à l'amélioration des traitements qui doivent être réservés aux avocats dans l'accomplissement de leur devoir. Joint hier à son bureau, le bâtonnier nous fera part de «poursuivre le mouvement jusqu'au bout». Deux revendications principales devront être résolues, confirme notre interlocuteur : «Auditionner le magistrat de la cour correctionnelle de Ziadia et retirer la plainte engagée à l'encontre des 25 avocats ayant fait l'objet de convocations pour être entendus ‘‘à la suite de la prétendue doléance de citoyens''. Cela étant, une forme de pression, voire de chantage que le corps est en train de vivre. Les avocats sont un pilier incontournable de la justice.» Y a-t-il eu des entrevues avec la cour pour trouver une solution à cette affaire ? «Aucun signe ne nous a été donné. Evidemment c'est par le dialogue et la concertation que l'on parviendra à trouver une issue à cette crise ; pour l'heure, c'est l'indifférence totale affichée jusqu'à maintenant», a répondu M. Anouar, le patron du syndicat. Dans l'après-midi, nous tentions en vain de récolter l'autre son de cloche qui pourrait éclairer davantage sur cette affaire. Contacté par nos soins, le procureur général, par le biais du secrétariat, renvoie la réponse à une conférence de presse qui sera organisée ultérieurement. Pour sa part, le président de la cour qui nous a accueilli dans son fief s'est dit dans l'incapacité de nous fournir la moindre suggestion sur le sujet. «Ce ne sont pas mes prérogatives, il faudra attendre l'intervention du procureur.» La cour de Constantine était sans robes noires hier. Le bâtonnat, tout en gardant un espoir de recevoir un écho favorable à ce boycott, n'entend pas reprendre du service. «Nous ne voulons pas activer les autres syndicats. Encore moins saisir le ministère de la Justice. Nous escomptons sur un dénouement local de la crise», soutient l'avocat. Enfin, il faut savoir que les affaires liées à la section criminelle sont au nombre de 35, apprend-on près la cour. Celles différées pourraient engendrer autant de «perturbations dans le programme de la session» pour les détenus et les magistrats.