Les avocats de Constantine ont tenu leur promesse, hier, en boycottant les audiences de la session criminelle, comme ils vont le faire chaque samedi au tribunal correctionnel de Ziadia, et ce jusqu'à nouvel ordre. Il y a lieu de rappeler que la démarche de ces avocats a été décidée en réaction à l'expulsion, le 25 octobre passé, par la force publique, de l'un de leurs confrères de la salle d'audience du tribunal de Ziadia. L'avocat avait été éconduit à la demande du juge des flagrants délits pour s'être opposé à une interprète judiciaire qui s'était arrogée le droit de porter, pendant la séance, la robe noire alors qu'elle « n'en a pas les prérogatives ». Les défenseurs contestataires ont également dénoncé l'attitude du procureur général adjoint du tribunal en question, qui avait convoqué 25 avocats suite aux plaintes de leurs clients à leur encontre. Par sa conduite, affirment les protestataires, « le magistrat n'a pas respecté les prérogatives du bâtonnat, dont les plaintes déposées contre les avocats sont de son ressort, notamment s'agissant de fautes professionnelles ». De toutes les manières, la corporation continue de jeter l'interdit sur les audiences, et ce jusqu'à sa réhabilitation.