Le sport algérien est en train de «bâtir» sa énième bérézina, à Mersin, la ville turque qui abrite la 17e édition des Jeux méditerranéens. La compétition tire à sa fin et la participation algérienne frôle toujours le ridicule. Il est fort probable que, d'ici la fin du tournoi, des Algériens - dans la boxe et l'athlétisme- puissent remporter des médailles, les plus convoitées. Cela ne changera pas grand-chose à un sport algérien qui collectionne échecs et contre-performances. Les quelques médailles s'avéreront insignifiantes pour occulter la réalité d'un sport algérien en état de décomposition avancée. La succession des ratages en est la parfaite illustration. C'est d'autant plus significatif qu'il ne s'agit pas d'une compétition de rang olympique ou mondial. Sans réduire de la valeur de ce rendez-vous, il faut convenir que les Jeux méditerranéens sont à classer dans la catégorie des manifestations intermédiaires. Dans lesquelles, l'Algérie se devait d'être parmi les meilleurs. Tout au moins juste derrière les représentants des pays de la rive nord de la Méditerranée qui auraient atteint un niveau que nous, Algériens, nous ne pouvons pas tenir. Mais, à Mersin, le classement de l'Algérie est honteux. Il rappelle celui des Jeux sportifs arabes de Doha en 2011, qui n'est pas moins catastrophique. Est-il moralement correct de se suffire d'une participation figurative et de se contenter de quelques médailles dans de telles manifestations ? C'est le renoncement qu'il ne faut pas légitimer et le piège qu'il est nécessaire d'éviter. Car, cette énième déconvenue est venue justement confirmer le mal qui ronge notre sport dans toutes ses dimensions. Il faut plutôt s'en indigner très fort parce que les JM-2013 sonnent incontestablement comme le summum du bricolage. Pour arriver au constat objectif et lucide qui nous dit toute la vérité sur un sport livré à des aigrefins et autres impostures promues dirigeants. Et comprendre qu'une non-gestion ne peut pas générer de performances. Qu'une navigation à vue, c'est visiblement le mode opératoire en vigueur, ne donne que des échecs. Et, au final, des instances en crise - sinon de crise - ne sont pas en mesure de planifier et de prétendre à des performances. Il faut le dire sans fioriture : les résultats de l'Algérie à Mersin sont plus qu'alarmants. L'Algérie vient de reculer et de régresser dans une compétition dans laquelle elle a les attributs, tous les attributs, pour dominer et tenir les premiers rôles. Il ne s'agit pas d'une compétition de premier rang où prennent part des nations qu'on ne peut pas concurrencer. Les techniciens des fédérations qui évoquent «un rajeunissement des effectifs» et des «turbulences au sein des fédérations» pour expliquer la médiocrité des résultats ne contribuent pas au sauvetage de notre sport. Ils s'aveuglent jusqu'à normaliser une succession d'échecs. Une attitude plus qu'affligeante. A. Y.