Photo : S. Zoheïr Par Wafia Sifouane Dimanche dernier, la 2e édition des Journées nationales de la musique actuelle a pris fin à la salle Ibn Zeïdoun, après deux jours de concerts non-stop, les 29 et 30 novembre dernier. L'événement a été organisé par la direction de la culture de la wilaya d'Alger en partenariat avec l'association Wouroud dans le but de promouvoir la musique moderne et d'encourager les jeunes talents algériens émergeant sur les scènes algérienne et internationale, pour certains participants. «Nous avons procédé à la sélection des artistes ayant participé l'an dernier. Notre but est de créer une série d'activités culturelles appropriées pour les familles algériennes pour renforcer les relations familiales», confie Hocine Boutrif, l'un des responsables de l'association. Après le succès de la 1re journée animée par plusieurs artistes de différents genres musicaux, la 2e journée a été consacrée au genre gnawi, une musique ancestrale, revenue sur le devant de la scène grâce à des groupes qui ont su la ressusciter et l'imprégner de quelques touches de modernité. Parmi ces groupes, quelques-uns étaient présents lors de la clôture de l'événement à l'image du groupe Sakia accompagné de son leader, Joe Btoury, le groupe Castigroove et, grande surprise, le groupe Diwan Dzair qui, malgré le décès il y a deux semaines de son leader Maalem Aïssa, a fait honneur à son nombreux public. Le groupe est revenu avec un nouveau leader, Houari, un maître du goumbri qui n'est autre que le frère de feu Maalem Aïssa. Rencontré dans les coulisses, le nouveau leader du groupe dira qu'il compte bien prendre la relève de son frère. «Dans ma famille, on est tous des musiciens, mais Ben Aïssa a toujours été considéré comme le petit génie de la famille. Ce serait dommage de voir son groupe disparaître, surtout après tout ce qu'il a accompli avec mon frère. C'est pour cela que j'ai décidé de reprendre les rênes de Diwan Dzair, pour rendre hommage à mon frère», dira Houari. A 14 h, heure prévue pour le début du concert, la salle était pratiquement vide. Une cinquantaine de personnes à peine pour une salle qui peut en contenir près de 400. Sur scène, le groupe Castigroove était encore aux réglages de la balance. Le public, composé essentiellement de jeunes, commençait à s'impatienter. Pour le calmer, un jeune rappeur, Riad, monte sur scène pour interpréter l'un de ses titres, I get you. Le public venu apprécier un autre genre de musique a bien réagi mais il réclamait toujours du gnawi. Ce n'est qu'une heure plus tard que Joe Batoury accompagné de quatre de ses musiciens rejoint la scène. Il s'excusa auprès du public pour le retard avant de faire retentir son goumbri. Ironie du sort, l'instrument n'est pas bien accordé. Un autre faux pas d'une organisation hasardeuse due au manque de professionnalisme. Un quart d'heure plus tard, le problème était réglé. Le public peut, enfin, apprécier le show. Le chanteur commença avec le fameux titre Salam aalikoum, version Joe Batoury et enchaîne avec Moulay Moussa. Mais le public réclame du pur gnawi. Il s'attaque alors à l'authentique diwan rythmé par le son des karkabous et du goumbri. Les jeunes réagissent au quart de tour. Ils se lèvent pour danser et miment la transe. Le groupe Sakia assure la transition et cède la place à Diwan Dzaïr, connu pour son répertoire composé d'authentiques chants traditionnels. C'est ce qu'attendait le public qui apprécie la musique. L'après-midi musicale se clôture, enfin, avec le groupe Catigroove, mais les spectateurs avaient déjà quitté la salle. Les musiciens jouaient, même si l'ambiance était celle d'une répétition entre amis. Les Journées nationales de la musique actuelle sont, certes, une bonne initiative, mais des efforts doivent encore être fournis pour une meilleure organisation.